Le Ministère de la Culture

Une source importante d'économie et, surtout, d'égalité républicaine
Rapport transmis à Madame Rachida Dati

Marc VERAT
à
Georges SALAÜN
Ministère de la Culture

Monsieur le Chef de Cabinet,

Je vous remercie d'avoir relayé mon courriel du 7 février 2024.

Comme improbable, le Ministère de la Culture n'échappera pas à la règle des économies envisagées afin d'enrayer le déficit.
Outre la réflexion actuelle engagée sur l'avenir des Ecoles d'Arts, une suppression pure et simple de la Villa Médicis serait, non seulement logique mais également salutaire au budget. En effet, cette Institution uniquement prévue pour accueillir les lauréats des Prix de Rome perdure, alors que la distinction des Prix de Rome a été abandonnée depuis 1968.
Les Fonds Régionaux d'Art Contemporain constituent aussi une source de dépense anachronique tant au niveau des personnels, que du non-sens des collections qui génèrent incompréhension du public et, surtout, une grande injustice pour une écrasante majorité de créateurs.

Le déficit atteindra 5,6% du PIB, chiffre corroboré lors d'une récente visite à Bercy du rapporteur général de la commission des Finances du Sénat Jean-François Husson, qui a fustigé la "gestion budgétaire calamiteuse" du gouvernement, "incapable de suivre la trajectoire budgétaire qu'il a lui-même fait adopter".
Sylvain Maillard, président du groupe Renaissance à l’Assemblée, a proposé dimanche 7 avril, sur France-info, une "année blanche" sur les pensions de retraite et les prestations sociales.

Les pistes desdites économies restent plurielles et forcément plus ou moins populaires, quant à la proposition du Député Maillard, assurément celle-ci passerait mal !
Concernant le Ministère de la Culture, iI faut bien reconnaître que celui-ci privilégie depuis des décennies, une forme de création, de copinage ? peu démocratique, et avec moins d'intervention il y aurait inévitablement moins de dépense :

"La Villa Médicis - Un privilège royal devenu mythe national et républicain !
Evoquant rapidement les aspects financiers de son contrôle, M. Yann Gaillard a indiqué que ses observations pouvaient s'appuyer sur des constatations de la Cour des Comptes touchant au calcul des frais de représentation et des indemnités de fonction..."
Les Fonds Régionaux d'Art Contemporain, entre autres, génèrent également des dépenses, d'achats et de fonctionnement, très peu justifiées.

Avec mes respects,
M. VERAT


PS/ LA VILLA MÉDICIS d'aujourd'hui et ses contradictions, pas uniquement budgétaires

L’artiste colombien Ivan Argote s’est signalé en 2022, alors qu’il était en résidence à la Villa Médicis, en réalisant une coulure en plâtre rose hérissée de brindilles intitulée « Chemin alternatif » et c’est au cours de ce même séjour romain qu’il a pris la tête du mouvement contre le colonialisme et la présence d’une série de huit tapisseries de l’époque coloniale accrochées aux murs de l'institution créé en 1666 par Colbert.
Louisa Yousfi fait partie des promus de cette année 2024. Cette créatrice, au sens large, remarquée pour un livre intitulé "Rester barbares" afin de « se départir des conflits de loyautés imposés par le mythe intégrationniste à la française » et pour « s’extraire des turpitudes du privilège blanc », se réjouit de l’engagement des femmes voilées, elle explique que si les homosexuels d’origine arabe ne font pas leur coming-out dans les quartiers communautaires, c’est par choix politique, pour protéger une communauté déjà abîmée par le racisme et l’islamophobie (5 mars 2023, Le Média).
Louisa Yousfi qui rejette l’intégration à la française accepte néanmoins de vivre pendant un an, dans un cadre idyllique, aux frais d’un pays qu’elle abhorre et sous l’aile d’une civilisation qu’elle exècre.


De : SALAUN Georges <georges.salaun@culture.gouv.fr>
Envoyé : mercredi 7 février 2024 09:12
À : Marc VERAT <m_verat@live.fr>
Objet : RE: Avec les félicitations du jury
 

Bonjour monsieur,

J’ai transmis votre message à la conseillère en charge du sujet.

Bien cordialement.

 

Georges SALAÜN

Chef de cabinet

Cabinet de la ministre de la Culture

 

3 rue de Valois, 75001 PARIS

Tél. : 01 40 15 80 22

www.culture.gouv.fr

 

Capture

 

De : Marc VERAT <m_verat@live.fr>
Envoyé : mercredi 7 février 2024 09:00
À : SALAUN Georges <georges.salaun@culture.gouv.fr>
Objet : Avec les félicitations du jury

 

Marc VERAT

à

Georges SALAÜN

 

Monsieur le Chef de Cabinet,

 

Monsieur Pierre Oudart a remis en novembre 2023 à la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, les conclusions de la mission qui lui avait été confiée au printemps 2023 sur la situation des 33 écoles supérieures d’arts territoriales.

Ces conclusions seront également portées à l'appréciation de Madame Rachida DATI, la nouvelle ministre.

En complément, je vous serai donc reconnaissant de bien vouloir prendre connaissance du lien suivant et de le lui transmettre :

 

Avec mes meilleures salutations,

M. VERAT

https://avec-les-felicitations.blogspot.com/2024/02/monsieur-pierre-oudart-remis-madame.html




Paris, le 09/10/2023

Pierre Oudart a remis à la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, les conclusions de la mission qui lui avait été confiée au printemps 2023 sur la situation des 33 écoles supérieures d’arts territoriales. Ces anciennes régies municipales créées à l’initiative des collectivités locales sont devenues pour la quasi totalité d’entre elles des établissements publics de coopération culturelle (EPCC), en 2011, financés très majoritairement par les collectivités.

Sans proposition de réformes structurelles de fond et sans remise en cause de l’entre-soi institutionnel, le document remis fin 2023 ne propose pas de solution pédagogique, tout juste quelques méthodes qui visent à sortir les écoles d'art de leur "délaissement administratif" et de leur globale marginalisation.
Notons toutefois dans le texte de ce rapport quelques lueurs de bon sens "Il faut privilégier la diversification des formations, leur caractère modulaire, l'acquisition et la certification de savoir-faire - Il faut en finir avec ces diplômes qui cachent de plus en plus mal un nouvel académisme où des étudiantes et étudiants passent trois ou cinq ans avec pour objectif principal de produire "un chef d'œuvre" que l'on appellera "diplôme" et qui encombrera ensuite le garage des parents ou des grands-parents" ou bien le FRAC le plus proche !

Ce document, qui selon son auteur n'est pas un rapport, a pris les avis d'une majorité de Directeurs d'école d'art - d'ailleurs l'auteur en fait partie - ou de conseillers des DRAC qui, naturellement, pensent tous de la même façon avec une vision identique concernant ce que doit être l'art et son enseignement. Au mieux, il ne constitue qu'un répertoire laborieux des Articles, Décrets, Rappels de loi sur le fonctionnement et l'administration des établissements d'enseignement supérieur de la création artistique.

Faire des économies ? Montant prévu pour 2024, environ 120 M€ au niveau national !

Le Ministère de la Culture ne subventionne qu’à hauteur de 11% en moyenne les 33 écoles territoriales, ainsi ces écoles restent à la merci des aléas politiques locaux et de la bonne volonté, notamment, des maires.
Ces écoles s’inquiètent pour leur avenir, c'est pourquoi Madame Rima Abdul Malak a annoncé un plan d’urgence et la nomination de Pierre Oudart, ex-délégué aux arts plastiques au ministère, directeur de l’INSEAMM, Institut national supérieur d’enseignement artistique Marseille-Méditerranée, pour rédiger des préconisations sur les défis structurels des écoles.

Récapitulatif des préconisations Oudart /p.69
- Clarifier le problème du financement
- Réviser les statuts des établissements
- Définir un pilotage territorialisé
- Donner visibilité et valoriser les écoles

Mais rien ou presque sur le contenu des enseignements et les diplômes délivrés, alors que c'est bien là que résident les réels malaises et malentendus.
Il ne s'agit pas de trahir l'art ou la personnalité des étudiants, mais davantage de prendre en considération les incontournables situations économiques et professionnelles des artistes d'aujourd'hui, de leur insertion problématique dans une société avec un marché de l'art, de tout temps, très réduit.
"Il faut privilégier la diversité des formations, l'acquisition et la certification des savoir-faire", justement souligné en page 68 du rapport.
Concrètement, il faudrait pour cela rétablir l'obligation des apprentissages fondamentaux des quatre arts traditionnels : peinture, sculpture, gravure et architecture, auxquels il convient d'ajouter l'histoire de l'art. Autrement dit, les études porteraient sur la couleur et ses techniques - huile, aquarelle - la sculpture et le modelage, le dessin - nu académique, études documentaires - qui reste à la base de tout, sans oublier les lois de la perspective. Ceci sans doute pendant deux ou trois années avant spécialisation.


LES TERRIFIANTS « FÉLICITÉS DU JURY » DE L’ENSBA-PARIS





Mon agent infiltré a pu aller au vernissage de l’exposition des œuvres de la cuvée 23-24 de la trentaine des diplômés avec félicitations du jury de la prestigieuse École Nationale des Beaux-Arts de Paris. Il a pu m’en rapporter un bon lot de réjouissantes images que je vous joins.
Celles-ci vous donneront une idée de l’ampleur du carnage artistique que nous propose cette expo curatée par Émilie Villez et intitulée, en hommage au land-artiste Richard Long, « Des lignes de désir ».

Les raisons et origines profondes de ces créations restent à analyser ? Et ce n’est pas ce qu’en dit Alexia Fabre, directrice des lieux, qui nous apportera quelque explication plausible : "La question de la diversité dans notre recrutement est fondamentale", nous dit-elle et elle ajoute : "Sortir des sentiers battus, tout en trouvant sa place dans l’écosystème de l’art, l’enjeu de l’exposition est avant tout de présenter au public un panorama de pratiques artistiques contemporaines, ouvrant des pistes de résonance et de réflexion sur l’art et le monde d’aujourd’hui, c’est le fil rouge qui crée du lien. En 2024, nous insisterons sur la transition écologique, qui irrigue déjà tout !".
Que faire ? Que faire ? Que faire ?
Moi, je propose qu’on ferme cette école d’art parisienne, ainsi que toutes les autres régionales, départementales et municipales propageant la même idéologie dévastatrice. La même chose bien sûr pour les FRAC et Centres d'art qui sont intimement liés.

Des félicitations, mais par quel jury ? En tous cas, ni vous ni moi n'en faisions partie. Effectivement elle fut prestigieuse cette école des Beaux-Arts, dernière du nom d'ailleurs, les autres, celles de province, ne s'appellent plus ainsi depuis les années 70-80.
Les choses de la vie ramèneront leurs lauréats, à défaut de devenir fonctionnaires ou d'être bien nés, à l'ordinaire réalité - du chômage. Quant à fermer les écoles d'art, pas sûr qu'il y ait aujourd'hui une notoire volonté politique.




Art contemporain et contre-culture
Le principe des manifestations d'art contemporain change peu depuis 40 ans et reste toujours aussi obscur ! Toute forme d’objet, pour suivre l'idée de Marcel Duchamp, peut devenir artistique si le monde de l’art le présente comme tel, avec grands renforts de textes, de théories et de marketing culturel.
L'art contemporain ne possède ni histoire ni réel prix ou valeur.
Il n'intéresse finalement que quelques rares philosophes-critiques et sociologues, ou encore plus exceptionnellement, quelques spéculateurs ou grands bourgeois qui pensent, tous avec fatuité, ainsi se distinguer.




LE LIT DE TRACEY, Tracey a été appelée d'urgence à la Tate Gallery de Londres pour réinstaller son lit. Un lit aux draps tachés par l'urine, auprès duquel on trouve une petite culotte maculée de sang, un test de grossesse, des préservatifs usagés, des plaquettes de pilules contraceptives, des bouteilles de vodka et des serviettes hygiéniques.
Dans ce lit, Tracey Emin a vécu huit jours pénibles après avoir été laissée par son ami. Comme exutoire, elle décida de le conserver, tel quel, sous forme d'installation pour ensuite le proposer au Turner Art Prize et remporter le prix de 200.000 F.
My Bed, d'après les personnes autorisées du musée est une oeuvre forte, de vérité, qui souligne une «innocence sous-jacente»... Ce point de vue n'a semble-t-il pas totalement convaincu les deux artistes chinois qui, ce dimanche 24 octobre 1999, ont malicieusement sauté sur My Bed pour engager une bataille de polochons. (The Guardian)






Les questions de Nicole Esterolle à propos du Centre national des arts plastiques :

- ​Qui a proposé cette œuvre à l’achat du CNAP ? Quelles personnes précisément ?
- Q​ui a accepté de l’acheter ? quelles personnes ?
- Quel a été son prix d’achat ?
- Où avait-elle été exposée auparavant ?
- A-t-elle été achetée à la galerie Papillon de la présidente du Comité des galeries d’art ?
- Quelle somme d'argent revient à la galerie ? Quelle part pour l’artiste ?
- Comment est-elle conservée, notamment ses "fleurs fraîches" ?
- Faut-il s’étonner que cet artiste soit l’un des plus apprécié des FRAC avec 49 pièces achetées par ceux-ci ?
- Cet artiste ne serait-il pas passé par la Villa Arson ?
- Ne serait-il pas également professeur dans une école d'arts de province ?



Une déclinaison installée dans l'ex Centre d'art de Pougues-les-Eaux


Les diplômés de la Villa Arson préparent leur exposition. Tous les accrochages des écoles d'art se ressemblent singulièrement ; cela mesure le degré d'un entre-soi impersonnel et permet également de comprendre pourquoi ces écoles se trouvent en grande difficulté à tous les niveaux.




Marc VERAT
"L'art contemporain et ses institutions"
Synthèse de P. GIRY LATERRIERE (1996) du Ministère J. TOUBON

ANALYSE :
Une seule idée maîtresse est développée : ne pas privilégier exclusivement un art conceptuel et minimaliste, mais rééquilibrer la mise en valeur d'autres formes artistiques dites plus classiques et rétablir un rapport plus intime entre l'oeuvre et l'amateur. Il ne s'agit pas de nier l'originalité au profit d'un académisme pur, mais simplement d'adopter un point de vue intermédiaire qui prenne en compte originalité, lisibilité de l'oeuvre et impact émotionnel.
Le rôle de l'Etat doit dans ce cas devenir plus impartial et soutenir TOUTES les formes de créations, des plus novatrices aux plus classiques, y compris la peinture dite de chevalet.

AVIS :
Idée intéressante qui a le mérite de mettre l'accent sur des dysfonctionnements dans le domaine des arts plastiques. L'idée est forte, et on ne peut s'empêcher d'adhérer à quelques points de vue contestataires qui soulignent des aberrations (ex : l'engouement pour des "oeuvres" où l'on ignore si elles résultent du génie de la création ou du pur hasard...). Dans cet esprit, les propos s'inscrivent parfaitement dans le débat actuel sur l'art contemporain. Cela se lit très facilement.
On peut regretter qu'une seule idée soit développée (à partir de critiques plurielles). L'auteur se contente de dénoncer des faits et de souhaiter un soutien à l'art classique, sans accompagner son idée de propositions concrètes, et pèche un peu par une vision passéiste.
Il semble délicat de soutenir de tels propos sans marquer une opinion trop catégorique, qui attaque de plein fouet les institutions.

1/ Le constat / Les reproches :

a) Expositions :
Similitude entre toutes les expositions des centres d'art contemporain : oeuvres toutes faites, précaires, ne cachant pas parfois leur refus de plaire... Les nouveaux moyens mis en oeuvre prennent la vedette (installations, mises en scène, performances, happenings...) au détriment des moyens anciens (dessin, peinture, sculpture). (p.5) Il devient difficile de savoir si certaines oeuvres sont le fruit d'un travail ou le fruit du hasard (ex: les pierres disposées en spirale de Richard Long)(ex : lire la description d'une exposition au centre d'art de Pougues p.16 : amusant et éloquent...). C'est l'originalité qui seule prime.

b) Photographie :
La vulgarisation de la photographie accentue la mise à l'écart de la peinture figurative, car la photo est aussi dans le " signifiant " avec l'avantage supplémentaire d'être presque parfaite. (p.6)(p.24)

c) Public :
La fréquentation du public est très modeste dans les centres d'art contemporain. Ex : 800 visiteurs par an au Magasin de Grenoble. Seule exception : la FIAC. De plus, on ignore si le peu d'amateurs d'art conceptuel le sont par goût, par conviction ou simplement pour être à la mode ? Ceci plaide en la faveur de la redécouverte d'une peinture qui satisfasse le spectateur en formes, couleurs, images... Or le faible intérêt du public n'empêche pas les artistes conceptuels de toucher leurs subventions et les pouvoirs publics de ne s'intéresser qu'à eux.

d) Réseaux :
Le système de reconnaissance des artistes s'appuie sur le " réseau ", c'est-à-dire les décideurs qui font et défont la cote d'un artiste sur le marché : une poignée de marchands, galeristes, conservateurs et fonctionnaires des affaires culturelles. Ils déterminent entre eux une valeur consensuelle et l'imposent à tous. En parallèle se constitue un deuxième réseau, à caractère commercial plus modeste, absent des institutions officielles. Dans le premier réseau, qui se dit " noble ", l'art est une affaire d'influence ; dans le second, l'art est une affaire purement commerciale.

e) Commandes :
Aujourd'hui, la commande publique est essentiellement gérée par les DRAC. Quant au choix de l'artiste, il n'y a pas de concours. Ainsi, 75% des oeuvres de commande publique sont des " installations ", confiées à des artistes déjà reconnus (Boltanski, Takis, Le Gac...).(p.12) Même lorsqu'un élu siège au conseil d'administration d'une Frac, il entérine la plupart du temps les choix arbitraires de celui-ci, croyant ainsi prouver son ouverture d'esprit et son modernisme. La légitimité des institutions s'en trouve compromise car le Ministère de la Culture ne remplit plus sa fonction de faire découvrir au plus grand nombre la diversité des courants artistiques.

2/ La proposition / Les souhaits :

En France, le Ministère de la culture et les institutions ont pris le parti de ne soutenir activement (grosses commandes publiques, expositions...) que l'art conceptuel et minimaliste, On pourrait adopter le contraire en disant que l'artiste contemporain "classique" a le droit de privilégier la forme et le signifiant. L'auteur affirme qu'une réhabilitation de la peinture pouvant utiliser des moyens conventionnels semble nécessaire et peut se justifier.

L'idéal serait de revenir à l'adoption du génie artistique d'après Kant : le génie en art ne peut être ni celui qui imite, ni celui qui s'affranchit de toute règle, mais celui qui va innover et inventer de nouvelles règles. Pour créer le sublime, l'artiste doit commencer par se plier à des exigences sans pour autant s'y perdre, puis les dépasser. La notion d'esthétique est bien sûr tributaire d'un temps donné (modes), d'un lieu donné, de personnes... et donc très subjective. Elle n'en demeure pas moins utile car elle forge les jugements de goût. Conclusion : pour Kant, "le génie est un combiné d'inné et d'acquis, de nature et de culture".
Après avoir contesté la légitimité des institutions, l'auteur envisage " la dissolution pure et simple de ces associations et par voie de conséquence la disparition des Frac" (p.l3). Le rôle du Ministère de la culture (et surtout son encouragement à la création), aussi louable soit-il, conduit invariablement à la promotion d'un art officiel, ce qui ne devrait pas être ". Nombreux sont ceux qui lui préfèrent un modèle anglo-saxon peu interventionniste.(p.34). L'auteur met en avant les conclusions de Gabrielle Boyon (p.32) issues de son rapport sur l'avenir des Frac qui confirment le système de réseau.

L'auteur rappelle enfin les grandes étapes de l'histoire de la peinture " classique " pour montrer qu'elle est digne d'intérêt et ne nuit pas à l'évolution : la peinture hollandaise du XVIIeme siècle tournée vers la vie quotidienne (Hals, Rembrandt, Vermeer), le mouvement romantique du XIXeme siècle entre rêve et réalité (Turner, Goya), la sensation visuelle et colorée mise en exergue par le mouvement impressionniste, la redéfinition de l'espace des cubistes...Tous ces mouvements, incontestables, (le succès des grandes expositions sur ces peintres le prouve) démontrent que la valeur artistique résidait bien dans un équilibre subtil entre innovation et supports conventionnels...





Françoise Nyssen, 17 mai 2017


Rachida Dati, 10 janvier 2024

Rapport d'information n° 274 (2000-2001) de M. Yann GAILLARD, fait au nom de la commission des finances, déposé le 18 avril 2001

La Villa Médicis - Un privilège royal devenu mythe national et républicain !

Voici une « Académie » qui n'a plus de tradition à transmettre, qui groupe des lauréats sans aucun centre d'intérêt commun, et qui, même dans ses domaines d'excellence historique, musique et arts plastiques, ne saurait plus offrir ni références ni critères d'évaluation.
Qui invite, aux frais de la République, des artistes au sens le plus large du terme dans une Capitale qui n'est plus, et depuis longtemps, un centre important de création. Où, par conséquent, seuls les historiens d'art et les restaurateurs de tableaux, qu'on a rajoutés à la liste, ont quelque profit intellectuel à tirer de leur séjour.

Evoquant rapidement les aspects financiers de son contrôle, M. Yann Gaillard a indiqué que ses observations pouvaient s'appuyer sur des constatations de la Cour des Comptes touchant au calcul des frais de représentation et des indemnités de fonction, ainsi qu'à la prise en compte des avantages liés à la mise à disposition de logements.
Mais dépassant ces considérations budgétaires, M. Yann Gaillard a voulu d'emblée poser une question fondamentale : quel est le sens, aujourd'hui, d'une telle institution, à partir du moment où la création tend à s'affranchir de toute tradition, et où Rome n'est plus, même à l'échelle de l'Italie, un centre actif de création ?
Indiquant qu'il avait pu constater, au cours de sa visite à la Villa, que les pensionnaires évoluaient dans un monde sans obligations ni sanctions, et que cette liberté ne suffisait pas à les satisfaire de la condition qui leur était offerte par la Villa, le rapporteur a indiqué qu'il existait une disparité évidente entre la situation des pensionnaires à carrière et celle de ceux qui n'en ont pas. Bref, entre les pensionnaires protégés et ceux qui ne le sont pas, distinction recouvrant largement celle entre les fonctionnaires - ou les futurs fonctionnaires - et tous les autres.

L'impossible réforme ?
Le premier des obstacles à une vraie réforme du fonctionnement de la Villa Médicis résulte de ce que celle-ci n'est pas perçue comme nécessaire. La Villa est pour ainsi dire mise à l'abri des critiques, telles les personnes que Jupiter voulait préserver, par le halo protecteur de son rattachement à certains principes fondateurs comme la liberté de création et le mythe du concours.
On est étonné aujourd'hui de la complexité qui présidait par le passé à l'organisation des concours des prix de Rome et du processus de sélection des artistes. La multiplicité et la diversité des épreuves, l'obsession de l'anonymat des candidats, le vote secret des membres du jury ; la sanction enfin de l'opinion du public et de la presse, rendaient, selon Jacques Thuillier, tout passe droit difficile et neutralisaient les protections dont pouvaient se prévaloir les candidats en fonction de leur lien avec tel ou tel atelier ou professeur.

Ainsi, à l'image de l'École normale supérieure, la Villa Médicis se trouvait-elle au sommet d'un système d'enseignement pour constituer la clé de voûte d'une sélection profondément démocratique et républicaine.
Or, il n'y a plus aujourd'hui pour la Villa, cette dynamique du concours avec la procédure de sélection sur dossier, dès lors que sa préparation n'implique plus un effort spécifique mais dépend en réalité de facteurs beaucoup plus personnels et subjectifs.
Par ailleurs, on s'est rendu compte que les expositions d'art contemporain à Rome n'attiraient qu'un public restreint et que, s'il s'agissait de faire connaître le travail accompli par les pensionnaires romains, il valait mieux le présenter dans le cadre d'expositions plus ambitieuses faisant intervenir des artistes de forte notoriété.






Fin de siècle, artistes et officiels à la Villa Médicis
Les Ministres en charge de l'institution changent fréquemment mais celle-ci,
même sans objet, reste permanente !

L’Académie de France à Rome est une institution installée depuis 1803 à la Villa Médicis.
Cet établissement public, relevant du ministère de la Culture, est entouré d’un parc de sept hectares situé sur le mont Pincio, au cœur de Rome.

La création de l’Académie de France à Rome coïncida avec la politique des grands travaux entreprise par Louis XIV : transformation du Louvre, des Tuileries et Versailles. Créée en 1666, sous l’impulsion de Colbert et du Bernin, elle accueillait à la fois les artistes ayant remporté le Premier Prix de Rome et quelques pensionnaires protégés.
À cette époque les pensionnaires, soumis à une discipline rigoureuse, devaient essentiellement consacrer leur séjour à la réalisation de copies de l’Antique ou de la Renaissance.
Avant de s’installer à la Villa Médicis, l’Académie connut plusieurs résidences, le palais Caffarelli en 1673, le palais Capranica, et enfin le palais Mancini en 1725.
Pendant la Révolution, la charge de directeur fut abolie et le lieu saccagé et pillé en 1793. A la suite de ces événements, l’Académie de France à Rome fut supprimée. Elle fut rétablie en 1795 par le Directoire, mais il restait à lui trouver un nouveau lieu d’accueil. Le 18 mai 1803, la France et la Cour d’Etrurie décidèrent d’échanger le Palais Mancini contre la Villa Médicis.

André Malraux nomme, en 1961, le peintre Balthus directeur de la Villa Médicis ; le Prix de Rome commence alors sérieusement à s’affranchir des règles néo-classiques jusque là recommandées.
A la suite des événements de Mai 68, l’appellation "Prix de Rome" sera supprimée et commencera à se posera la question de la légitimité même d’une institution coûteuse comme la Villa Médicis.
En 1971, après plus d’un siècle de tutelle par l’Institut, l’Académie de France, donc le Villa, est rattachée au Ministère de la Culture et les grandes disciplines traditionnelles, architecture, sculpture, musique et surtout peinture, prendront une importance des plus relatives.
De nos jours, le mode de sélection des futurs pensionnaires de la Villa n’est plus clairement établi, il repose essentiellement sur la constitution et l'examen subjectif d'un dossier personnel. En tout cas, il ne se fonde plus sur des lois académiques considérées comme définitivement dépassées et encore moins sur la reconnaissance d'un public, absent et considéré comme profane.

Chaque année, pour chacune des disciplines présentes à la Villa, une présélection est effectuée par des rapporteurs mandatés par la Délégation aux arts plastiques. Ces rapporteurs sont incités à faire appel à des candidats dont ils connaissent déjà le travail, aussi auront-ils une naturelle tendance à soutenir leurs candidats au détriment des autres. Concrètement, il y a donc deux modes de recrutement : le premier avec des candidats parrainés et l'autre avec des prétendants libres, d'emblée défavorisés, ce qui s'apparente assez à une forme de copinage peu démocratique. Ce qui, bien entendu, ne devrait pas être.
Désormais, la Villa Médicis ne présente plus pour les artistes élus une caution suffisante de réussite, mais l'établissement assure encore un lien avec les réseaux d'influence et permet sans doute aussi d’obtenir un poste d'enseignant-fonctionnaire.

En sachant par ailleurs que la nomination au poste envié de directeur de la Villa Médicis se fait par décret du chef de l’État, celle-ci offre surtout des opportunités de reclassement à quelques hauts fonctionnaires ou conseillers politiques, ce qui peut expliquer que même devenue depuis longtemps inutile et sans objet, la suppression de la Villa Médicis ne figure pas à l'ordre du jour, pas plus que sa vente ou sa restitution aux italiens.




Villa Médicis, mai 1925, les pensionnaires des six sections peinture, sculpture, architecture, musique, gravure en médailles et en taille-douce, lors de l'Exposition annuelle des envois de Rome, inaugurée le 12 mai par le roi d'Italie. On reconnaît Jeanne Leleu au centre et au premier plan, à sa droite le directeur de la Villa Médicis le sculpteur Denys Puech, à la gauche de Leleu l'ambassadeur de France à Rome René Besnard et Jacques de la Presle à l'extrême droite, avec des lunettes. Le tableau au mur, en arrière-plan, est le portrait en pied de Denys Puech retouchant une esquisse dans son atelier, peint par Constantin Font, second grand prix de Rome en 1921. La statue, à droite, d'une femme nue qui porte un enfant et qui se mire dans un "futur" bassin est l’œuvre de Charles Cassou, grand prix de Rome en 1920.



Entrée de l'Ecole des Beaux-Arts, rue Bonaparte, Paris, mai 1968
« la désintégration d'un système d'enseignement de l'architecture qui, autrefois, dirigeait le monde et qui, en cinquante ans, est venu représenter tout ce qui était archaïque, corrompu et obscur. » La section Architecture, qui participait au prestige de l'école, deviendra indépendante et les autres enseignements gagneront peut-être en liberté ce qu'ils perdront assurément en rigueur.


L’APRÈS 1968

En mai 1968, des grèves étudiantes à la Sorbonne, dans les facultés et grandes écoles entraînent la séparation du département d'architecture de l'École des Beaux-Arts, ainsi que la fin, entre autres, du traditionnel Bal des Quat'z'Arts.
Cette date constitue sans conteste une période charnière au niveau de l’enseignement des Arts.
En effet, les anciens critères académiques, jugés trop rigides pour favoriser l’originalité et trop aliénants pour la personnalité des créateurs, se trouvent vivement remis en cause. Les étudiants réclament alors la suppression du Prix de Rome, de la présence obligatoire aux cours avec un alignement sur le système des facultés.
Ces doléances vont être entendues dès 1970 ; année qui entérine, après la suppression du Prix de Rome :
- La fin de la présence régulière aux cours, ce qui ne manquera pas d'engendrer, à plus ou moins long terme, un absentéisme chronique.
- La fin de l’examen de base des Beaux-Arts, le certificat d’aptitude à la formation artistique supérieure (CAFAS) qui, jusqu'alors, authentifiait la maîtrise des techniques artistiques.
A partir de là, les écoles placées sous la dépendance du Ministère de la Culture perdront le monopole de la formation avec la mise en place progressive des facultés d’Arts Plastiques et la création d’un cursus universitaire classique licence-troisième cycle.

Le marché de l'art, les emplois de fonctionnaire dans ce domaine - enseignement et culture - se trouvant de tout temps très réduits, ces deux filières de formation auront comme conséquence d'accroître considérablement les effectifs des étudiants diplômés et d'en laisser par conséquent bon nombre sans aucune perspective de carrière et d’emploi.

Quel contenu pour quel apprentissage aujourd’hui ?

A l’image d’une partie de l’art vivant, l’abandon quasi-systématique des références traditionnelles conduira rapidement à la déliquescence des apprentissages fondamentaux.
A ce propos, on peut d’ailleurs raisonnablement s’interroger sur le contenu réel qui sera communiqué par de jeunes diplômés, n'ayant finalement jamais appris à dessiner et devenus néanmoins professeurs d'arts plastiques, à leur public composé principalement de collégiens.
Toutefois, il faut espérer que face à leur classe, ces nouveaux enseignants sauront définir des objectifs moins confus que ceux professés il y a peu par leurs maîtres, comme en témoigne le passage suivant sur l’enseignement dans les Écoles d’Art, extrait d’une proposition pédagogique datée de janvier 1995 :
« ... C’est en cela, entre la surprise et le sérieux, comme entre le dit et le non dit, que ce projet - il s’agit des trois affiches monochromes sans aucun motif dessiné - peut être un exemple du travail mené dans les écoles d’art. Ce projet pointe la distincte différence des études artistiques, la rigoureuse retenue intime et enclose de leur méthode et la nature entrevue, d’entre-deux, de leur ambition. A titre de métaphore pour la visée des enseignements artistiques, ce projet comme les autres qui auraient pu être sélectionnés, allie imagination et calcul, fait et feinte, idée et acte et répond à un cahier des charges. »

L’Éducation Nationale, elle-même, semble rencontrer quelques soucis avec l'appellation de la discipline artistique en lycées-collèges. Tout d'abord nommée simplement "Dessin", celui-ci dans les années 80, en suivant le modèle de l'art contemporain, s'est élargi aux vocables assez vagues mais plus intellectuels de "Arts Plastiques" pour devenir ensuite plus modestement "Éducation Artistique". En lycée professionnel, sans doute afin de montrer son attachement à la nature plus concrète des études ainsi qu'à la réalité d'une société de consommation où la publicité tient une grande place, l'appellation "Arts Appliqués" a été préférée par les inspecteurs spécialistes en la matière.

Avec le Dessin les règles étaient relativement claires et les références tangibles, l'art ou plus exactement ses savoirs pouvaient s'enseigner et s'apprendre, ils relevaient tout naturellement des compétences de l'enseignement public.
Mais aujourd'hui, à l'heure des modes imposées, comment expliquer aux élèves l'utilité de l'art contemporain ou encore justifier les qualités plastiques de la virgule Nike de leurs chaussures ?
Se pose donc sérieusement la question de savoir s'il faut réformer, maintenir, ou supprimer cet enseignement, tant en lycées-collèges qu'au niveau supérieur : facultés-écoles d'art ?
Autrement dit, les enseignements artistiques, à l’image de ce qui se pratique déjà pour les conservatoires - musique et théâtre, ne devaient-ils pas revenir à la sphère privée ou à la gestion des seules collectivités territoriales ?

S'avère-t-il encore opportun de conserver des structures aussi lourdes, pourvues de fonctionnaires agrégés et même d'inspecteurs généraux en arts, ce qui ne manque pas d'avoir un coût et de générer des circulaires plus inutiles les unes que les autres, pour une matière qui a perdu tout fondement, tout contenu et qui, dans l'état d'esprit actuel et à moins d'en revenir à l'académisme, ne peut plus guère s'enseigner.
Concernant les enseignements supérieurs, sauf à se bercer d'illusions sur d'improbables débouchés, il semble acquis qu'une des deux filières : facultés - écoles d'art paraît de trop. A trop vouloir décerner de diplômes nobles et quel qu'en soit le niveau, la nature même, l’État, l’université…, face à la réalité de la vie, sont devenus aussi de redoutables machines à fabriquer déception et désillusion.

Les Écoles d’Art
56 écoles d'art sont placées sous la tutelle pédagogique de la délégation aux Arts Plastiques du Ministère de la culture. Elles dispensent toutes un enseignement post-baccalauréat et sont accessibles après un concours d'entrée. Les étudiants ont la possibilité d'obtenir des bourses. Les écoles délivrent des diplômes nationaux comme le DNAP (Diplôme National d'Arts Plastiques) après trois années d'études ou le DNSEP (Diplôme National Supérieur d'Expression Plastique) après cinq années.
Enseignée dans quatorze universités, la licence d'arts plastiques s'inscrit dans la continuité du DEUG et compte environ 2000 étudiants en 2010. Elle comporte au moins 450 heures d'enseignement, dont des approches discursives en histoire de l'art avec connaissance de l'art contemporain.
La remise en cause d'un enseignement de masse pour les matières artistiques, sans réels débouchés professionnels mis à part l'enseignement, reste aussi valable pour quelques autres disciplines.

Le FNAC
Les 70.000 œuvres acquises par le Fonds National constituent un vaste panorama des tendances artistiques de 1875 à nos jours. Elles sont présentes dans les lieux publics : Musées, Ministères, Ambassades... mais également pour une grande part dans les réserves.
Le premier service chargé des "ouvrages d'art appartenant à l’État" est créé au lendemain de la Révolution française en 1791. C'est de ce service, doté d'un budget propre aujourd'hui de 3,2 millions d'euros, distinct de celui des musées, qu'est issu le Fonds national d'art contemporain, institué sous cet intitulé en 1976.
A la faveur d'une nouvelle définition des structures dévolues à la création contemporaine, le Fnac passe sous la tutelle de la Délégation aux Arts Plastiques en 1981, elle même dépendante du Ministère de la Culture. Rattaché d'un point de vue budgétaire au Centre national des arts plastiques, il en devient la composante essentielle en 2003 lors de la réforme de cet organisme.
Depuis 1991, le Fnac est installé à la Défense. Une œuvre commandée à l'artiste François Morellet, "La Défonce", en marque symboliquement l'emplacement.

Le Budget culturel :
Le montant alloué au Ministère de la Culture est passé de 0,46% du budget de l’État avant 1981 à plus ou moins 1%, y compris les grands travaux et les nouvelles compétences.
Répartition du budget par domaines d'intervention :
Pourcentages susceptibles de légères modifications en fonction des années considérées.
- Archives : 0,5 %
- Musées : 8%
- Livre et Lecture : 8 %
- Patrimoine : 12,5 %
- Arts Plastiques : 3,5 %
- Théâtre et Spectacles : 9,5 %
- Musique et Danse : 13 %
- Cinéma, Audiovisuel : 16,5 %
- Administration : 24 %
- Développement Culturel : 4,5 %

Nombre d'actions sont financées en partenariat entre État et Collectivités Locales.





Le lien indiqué ci-dessus permet de prendre connaissance des œuvres récemment acquises par les Fonds Régionaux d'Art Contemporain. Il donne également un aperçu exhaustif, après un demi-siècle de reconnaissance officielle, des œuvres générées par l’esthétique d’un Etat français sous influence.

On constatera que moins d’une oeuvre sur dix achetées échappe à cette curieuse norme conceptuelle qui caractérise l'art contemporain.
On y verra la preuve immédiate et intangible que les FRAC ne constituent en aucune sorte un "trésor national", comme l'ont prétendu avec suffisance Jack Lang, Claude Mollard et quelques autres, mais plutôt un scandale d’Etat, par ailleurs peu démocratique et très impersonnel ; une anomalie désastreuse sur l’image que la France, patrie des Arts et de la Culture, souhaite pourtant véhiculer.
Ce lien montre un art de nature insaisissable, seulement compréhensible ? Par une infime minorité de personnes mais qui bénéficie cependant largement des deniers publics.
On observera enfin définitivement que cet art des FRAC, déshumanisé et pour le moins confidentiel, n'a rien à voir avec le sens commun, et encore moins avec les codes de reconnaissance esthétique tels qu’ils existent depuis des millénaires.
Mais cet art des FRAC, fruit essentiellement d’un dérèglement de l’appareil d'état, n’est pas une fatalité. Il suffirait pour les institutions dépendantes du Ministère de la Culture d'arrêter les achats, plus ou moins arbitraires, et tout rentrerait dans l’ordre des choses. Le marché de l'art retrouverait son équilibre et la France, par là même occasion, son indépendance culturelle.


Près de La Charité-sur-Loire et plus précisément dans le hameau de Pète-loup dans la Nièvre, un artiste contemporain reconnu possède une résidence secondaire.
Sa recette pour l'art contemporain :
On commence par Dan Flavin, minimaliste américain, né en 1933, célèbre pour ses installations de tubes néons fluorescents.
On y ajoute Ben Vautier, né en 1935, qui acquiert une certaine notoriété dans les années 60 à travers ses citations.
On obtient alors Claude Lévêque, né en 1953 à Nevers et « Je suis une merde »






On a échappé semble-t-il aux tulipes de Koons, mais on n’échappera pas aux deux gigantesques pneus de tracteur qui vont orner pendant un an l’escalier intérieur de l’Opéra de Paris à l’occasion de ses 350 ans.



L’artiste se défend de toute provocation et déclare : C’est comme un carrousel, une invitation à la danse, à la valse !
Il faut dire que Claude Lévêque peut tout se permettre, puisqu’il fait partie de la dizaine de plasticiens français internationalisables… même si aucun d’eux n’a réussi à l’être malgré l’énorme soutien dont ils ont pu bénéficier pour cela de la part de l’Etat français - donc de l’argent public.
L’artiste dit avoir puisé ses influence dans les milieux festifs parisiens des années 80 où il était un « ambianceur » reconnu des nuits branchées de la capitale ?

Reconverti ensuite à l’art contemporain, Claude Lévêque devint très vite le meilleur « installateur d’atmosphères » dans les lieux de culture et d’art contemporain institutionnels qui raffolent de ses propositions - répulsives pour le commun des mortels mais distinguantes pour le moins commun. Il a d’ailleurs affirmé lui-même qu’une oeuvre est réussie quand on ne peut la supporter plus de trois secondes.
Fervent adepte du tube néon en référence dit-il à « l’Être et le Néon » de Jean-Paul Sartre, il a commis quelques fameuses œuvres, citons notamment « Je suis une merde », « Mon cul, ma vie, mes couilles » et « Ta gueule », dont je vous joins les images.
Les œuvres de cet artiste de la scène franco-française sont présentées par la galerie Kamel Mennour et sont dans la Collection Yvon Lambert. Elles figurent aussi dans la plupart des FRAC et des Musées dédiés à ce type d’art.

Evidemment , ces pneus géants vont déclencher l’inévitable polémique qui va faire monter la cote de l’artiste. Mais au-delà, voici sans doute les bonnes questions à se poser :
1 - Quelle sera la proportion d’amateurs d’art lyrique qui aimeront ces grands pneus ?
2 - Cette œuvre était-elle nécessaire à l’image de l’établissement ?
3 - Quelles sont les personnes qui ont pris la décision de choisir cet artiste ?
4 - Quel est le rôle du Ministère de la Culture dans cette opération ?
5 - Quel est l’implication de la galerie Kamel Mennour ?
6 - Qu’en pense La Mairie de Paris ?
7 - Quel est le coût total de l’oeuvre et quelle en est la part touchée par l’artiste ?
8 - N’y a-t-il pas là une manière d’inciter les gilets jaunes à poursuivre leur combat ?

Nicole Esterolle

Vers la disparition du Ministère de la Culture ?

Dans le domaine de la Culture et à moins d'une suite sérieuse donnée au mouvement des Gilets Jaunes, il faudra sans doute encore patienter afin de voir les choses changer.
Pourtant, en supprimant le Ministère de la Culture avec son budget qui progresse par rapport à 2018 pour s'établit à environ dix milliards d’euros, en hausse de 17 millions d’euros, et puisqu'il s'agit, paraît-il, de faire de nécessaires économies, la somme ainsi mise de côté serait loin d'être négligeable.

La disparition du ministère et donc de tout ce qui va avec : Délégation aux arts plastiques, Centres d'art, Villa Médicis, DRAC, FNAC..., aurait en outre l'énorme et démocratique avantage de mettre fin à l'orientation arbitraire et contre nature de la création artistique en France, c'est-à-dire d'en finir avec une forme d'art officiel. Néanmoins un nécessaire secrétariat dédié aux Patrimoines et gestion de quelques établissements publics comme le Louvre, l'Opéra, Versailles..., serait conservé.
De la même façon comme, et semble-t-il c'est devenu de notoriété publique, on n'apprend plus rien dans les écoles d'art, fermons celles-ci et remplaçons-les par des écoles techniques en arts, ce qui fut d'ailleurs le cas à l'origine de la création des écoles - techniques - des Beaux-Arts.
Peu après 1968, sont également apparues en concurrence aux écoles d'art, les filières universitaires d'arts plastiques qui n’offrent, hélas, aucune perspective de débouchés mis à part l'enseignement – universitaire !
Moins significatif en terme d'économie mais au combien symbolique, mettons fin aux libéralités fiscales des Fondations, de certaines Associations, et taxons les ventes des œuvres d'art lorsqu'elles atteignent des prix qui les associent à de véritables produits de luxe ou autres moyens de spéculation et placement.
A titre d'exemple, ce sont 600 millions d’euros donnés à la Fondation Vuitton, au titre de la défiscalisation, pour ne faire que de la publicité aux produits de la marque. Par la même occasion cet argent public permet d'entretenir les cotes des œuvres d’art de son propriétaire Bernard Arnault, sans oublier celles de la collection de son alter ego François Pinault.

Des collections françaises impersonnelles, sous influences ?

La crispation bipolaire, URSS-USA, qui définit la Guerre froide pendant plus d'une décennie est également culturelle puisque les deux puissances d'alors se combattent aussi par l'intermédiaire de l'image.
Le deuxième conflit mondial a fait des États-Unis une superpuissance économique, militaire et politique qui découvre alors l'impact du "cultural power".
Dès 1946, le ministère des Affaires Étrangères des États-Unis participe au financement de deux grands programmes d'expositions de peintures, vitrine de l'excellence de l'Art américain, amenées à voyager en Amériques du Sud et surtout en Europe.
Afin de promouvoir ladite excellence, le sénateur Fullbright établit parallèlement un programme de bourses qui permet à des milliers d'intellectuels d'effectuer le "Grand tour" américain pour admirer sa richesse culturelle.
Il s'agit par exemple, d'affirmer et d'établir l'émergence d'une nouvelle école spécifiquement américaine : l'Expressionnisme abstrait avec J.Pollock, M.Rothko, A.Gorky...
Cette école qui reste une construction étroitement liée au contexte de la guerre froide sera soutenue par des fondations, des musées, des universités. Le Rockefeller Brother Fund et le Musée d'Art Moderne de New-York ont ainsi largement promu en Europe le Nouvel Art en organisant nombre de publications et d'expositions.
Cependant et afin d'être totalement crédible pour asseoir la dimension internationale des expositions, quelques artistes européens bénéficieront également du soutien américain.
En 1950, Pierre Soulage figure ainsi dans des expositions collectives à New-York, Londres, São Paulo, Copenhague. Dès le début des années 50, ses toiles commencent à entrer dans les grands musées comme la Phillips Gallery à Washington, le Musée Guggenheim et, bien entendu, le Museum of Modern Art de New-York.

Le 1er août 1946, le président Harry Truman promulguait le Fulbright Act, créant ainsi un programme d’échanges internationaux conçu pour développer la compréhension mutuelle entre les peuples. Depuis sa création, le programme a soutenu plus de 370 000 lauréats dans 165 pays.
Grâce aux sommes récupérées par la vente des surplus militaires et à l'initiative du sénateur William Fulbright, qui souhaitait offrir "aux jeunes gens les plus méritants venus de différents pays la possibilité de se rencontrer pour une meilleure connaissance réciproque", le gouvernement américain a pu mettre en place un important programme d'influence, culturel et éducatif, avec les pays désireux d'y participer.

Marc Vérat


Un triptyque de Pierre Soulages mis aux enchères chez Christie's en 2018 pour 1,5 million d'euros

Exposition Soulage et Gilet Jaune

Du 11 décembre 2019 au 9 mars 2020, les toiles de Pierre Soulage seront présentées dans le Salon Carré du musée du Louvre.
"Ils empruntent des toiles à la National Gallery de Washington, au MoMA de New-York, à la Tate de Londres. Tous les grands musées vont prêter. Ils vont décrocher tout le Salon Carré pour installer mes toiles, Giotto, Ucello, et les autres, y compris la Maesta de Cimabue", précise Pierre Soulages dans une interview à la Dépêche du Midi.
L’artiste, né à Rodez en 1919, grand-croix de la Légion d’honneur, fête ses 99 ans et une de ses toiles vient d'ailleurs de franchir la barre de dix millions de dollars aux enchères à New York. Les présidents de la République française viennent tous lui rendre visite avec déférence. Un peintre panthéonisé de son vivant, déifié par le marché international de l’art, exposé en 2009 au Centre Pompidou. Le maître du noir, sera ainsi accueilli au Louvre, dans le saint des saints des musées français. La part de vanité du vieil artiste ne peut donc qu'en être satisfaite.

James Johnson Sweeney fervent soutien du sénateur Fullbright, conservateur au MoMA de New York de 1935 à 1946 puis directeur du Guggenheim de 1952 à 1960 et directeur à la Galerie de France à Paris en 1960, a parrainé Soulages dès le début et participé activement à la reconnaissance du peintre de "l'outrenoir" aux Etats-Unis, avant même celle dont il bénéficiera en France.



Exposition Ad-Reinhardt, New-York 2013

Toujours durant ces années 50 et en complément à l’expressionnisme abstrait, les mêmes Etats-Unis organiseront la promotion du « Minimal Art » traduit par art minimal ou minimalisme, terme employé la première fois par le critique américain Richard Wollheim.
Ce mouvement prétend débarrasser la peinture et la sculpture de tout ce qui ne leur est pas spécifique : plus de sujet, plus de forme, mais seulement la couleur sur un grand format. La planéité sobre, exprimée par quelques couleurs vives, constitue son credo artistique.
Barnett Newman (1905-1970) est l’un des artistes les plus importants de l’école de New-York et du minimalisme. Il réalise des monochromes appelés « All over », ses toiles sont recouvertes uniformément de peinture. Sol Lewitt utilise la ligne horizontale, verticale ou oblique dans un format carré en multipliant les combinaisons. Quant à Robert Ryman, adepte du blanc comme l'est du noir Pierre Soulage, il construit ses toiles avec de forts empâtements. Parmi les artistes de cette tendance on peut encore citer : Kenneth Noland, Ad Reinhardt, Franck Stella.



Robert Ryman

Effectivement, quelques-uns ont trop d'argent alors :
"Ils ne sont plus dans le monde "normal" : ils gâchent, ils gaspillent, ils jouent cruellement, ils choquent. Chaque production de l'art contemporain veut dire avant tout cela : je ne suis pas dans le monde des ploucs qui travaillent, produisent des choses utiles ou réfléchies, je suis au service de l'hyperclasse qui peut gaspiller, distordre, jouer, transgresser, choquer...

A partir de là, je pense qu'il est presque inutile de s'intéresser aux oeuvres et à leur inflation : ce sont de simples signes tout à fait interchangeables pour conforter l'hyperclasse dans son autosatisfaction béate, rien de plus. Lorsque l'on a compris que toute oeuvre d'art contemporain est uniquement le signe d'une distanciation "réussie" - ni trop peu : elle passe inaperçue ; ni trop choc : elle est irrecevable.
En dessous, les "petits bobos" fonctionnent plutôt par fascination pour cette froideur mentale. Cette fascination envieuse pour l'indifférence affective est un mode de fonctionnement mental extrêmement répandu puisqu'il y a une sorte de dressage au respect de l'artiste glacé."

Je maintiens que la critique théorique de l'art contemporain est faite. On sait que c'est l'art correspondant à une certaine étape, une certaine phase du capitalisme. En fait, il n'y a peut être pas un document, livre ou article, faisant une critique complète, "systématique" de l'art contemporain, tout simplement parce que les gens qui écrivent n'ont pas les moyens des universités, des institutions de recherche. Mais ce n'est pas très important : on trouve d'excellents articles courts, très mordants et incisifs qui valent bien une thèse universitaire.
Le combat contre l'art contemporain peut et doit donc devenir un combat pratique. Mais ce n'est pas le plus facile !
La spécificité de l'art, au sens des "beaux-arts" c'est évidemment qu'il représente le monde sous forme sensible, affective, esthétique, "pathétique" comme on disait. C'est cette spécificité que l'on doit considérer si l'on veut intervenir dans le monde de l'art, d'une manière ou d'une autre...

Jacky Rossignol




Très peu d'artiste chez les Gilets Jaunes et pourtant !
Et pourtant les artistes auraient eu de bonnes raisons de s’associer à la révolte, car il n’existe aucune catégorie socio-professionnelle aussi maltraitée, méprisée, disqualifiée, instrumentalisée que la leur par un appareil d'état dont l’arrogance symbolise bien ce verticalisme jacobin et technocratique qui est reproché à la gouvernance de ce pays.

En effet, pour ce qui concerne le domaine de la création artistique, le dispositif d’Etat mis en place dans les années 80 par le couple Lang-Mollard, sous prétexte de soutien à la création et d’exception culturelle française, est le seul au monde qui permette un interventionnisme aussi contre-productif et ravageur, aussi injuste envers les artistes et qui justifierait autant une grosse colère de ceux-ci.
Ce dispositif a permis de privilégier un art très exclusif, un art du discours sur l’art, sur son absence ou son non-sens. C’est ainsi que cet art, qualifié de contemporain par un hold up sémantique, persévère aujourd’hui à casser les codes aux frais du contribuable, combien même il n’y aurait plus d’argent dans les caisses ni aucuns critères de reconnaissance et de légitimation.
Ce dispositif mis en place est le seul à avoir su conjuguer les vertus du soviétisme le plus bureaucratique à celui du libéralisme le plus échevelé, à avoir su réunir d’une part, une gauche identitaire bien-pensante et, d’autre part, un capitalisme spéculateur, destructeur de l’art véritable.
Il est le seul à avoir fait de ses écoles des Beaux-Arts des lieux de détournement et endoctrinement au duchampisme radical, hautement destructeur d’art.
Il est le seul à avoir pu maintenir pendant quarante ans, un entre-soi aussi verrouillé que sectaire.
Et enfin , comble du comble de l’impudence, tous ceux qui ont osé contester le discours du dispositif d'état seront traités de populistes, de réactionnaires, de lepénistes fascistes, etc...

La dernière manifestation collective d’artistes date du 21 avril 2006. La manifestation avait regroupé 500 personnes environ près du Ministère à Paris, à l’occasion de la réforme du statut des artistes. Manifestation regardée d’un œil très critique par les syndicats SNAP CGT et CAAP.
La fièvre gilets jaunes contribuera-t-elle à sortir les artistes de leur apathie, de leur individualisme et de leur incapacité à se soutenir entre eux ?
On rêve de les voir investir symboliquement les colonnes de Buren ou taguer les tulipes de Koons…

Et si l'on assistait dans le domaine des arts visuels à un effet "gilets jaunes" !
Le fonctionnement de cet appareil d’État dédié à la création plastique obéit également à ce verticalisme jacobin et technocratique, qui est reproché par les « gilets jaunes » à la gouvernance, autant de droite que de gauche, et qui règne en ce pays depuis des décennies.
Cet appareil a réussi à placer le dispositif public français aux services des grands réseaux de spéculation artistique sous influence nord-américaine.
Il a réussi à faire disparaître dans les Ecoles d'art l'enseignement du dessin, sculpture, peinture et gravure, au profit du concept duchampien.
Il a réussi par d’énormes subventions à discréditer la France sur la scène artistique internationale.
Il a réussi à remplir les collections publiques d’œuvres vides de contenu sensible et poétique et qui n’auront aucune valeur dans 20 ans.
Il a réussi, au bout de quarante ans de cooptation consanguine, à obtenir cette belle dégénérescence intellectuelle qui les ridiculise.
Il a réussi finalement à détourner le public des choses de l'Art. Alors, pourquoi les artistes n’ont-ils pas su réaliser les premiers ce que les Gilets Jaunes ont eux réussi à faire ?

Nicole Esterolle

L'art contemporain peut être défini comme une succession de prises de distances sur la réalité par des agents ayant réussi à obtenir un statut "magique" d'artiste ou de critiques ; statut garanti par ailleurs institutionnellement par un ensemble ayant intérêt au maintien de la croyance en la mythologie globale de l'art contemporain.
S'il faut parler clair, l'art contemporain n'est constitué que par l’inter-connivence des agents ayant incorporé une disposition permanente à porter un regard à la fois froid et divertissant sur le monde. En ce sens être cultivé aujourd'hui, c'est maîtriser les codes d'appréciation des transgressions et des distanciations.

L'art contemporain reste avant tout une entreprise de domestication et d’uni-latéralisation de l'esprit humain dans le sens de la glaciation mentale encouragée, légitimée et nécessitée par le néocapitalisme ; il ne représente qu'une suite de distanciations décidées semi-consciemment par des esprits vaguement pervers. Plus précisément encore, il n'est que la disposition mentale d'une classe urbaine aisée, parfois oisives, à poser un regard à la fois glacé et ludique sur le monde. Les objets, ou les « pièces » pour utiliser leur vocable, n'ont aucune importance dans cette histoire.
Le jeu de distanciations supplémentaires que nous suggérons d'inventer ici serait indissolublement un jeu de mise à mort de l'art contemporain par la mise en oeuvre d'un nouvel étage de pratique artistique.
Parmi les procédés de distanciation, il faut citer le plus efficient qui reste tout simplement l'ironie en ses diverses déclinaisons, l'ironie en majesté, si l'on ose le dire ainsi.
L'ironie reste le moyen essentiel, selon moi, de fluidifier des situations mentales bloquées et indurées.

Jacques Yves Rossignol




André Malraux lors de l'inauguration de l’exposition « Chefs d’œuvre de l’art mexicain » au Petit Palais, Paris 13 juin 1962, mais à cette époque, nulle parité, on reste entre hommes !




18 avril 1964 - Maison de la culture de Bourges, André Malraux : « Il faut que nous puissions rassembler le plus grand nombre d'œuvres pour le plus grand nombre d'hommes ».




Témoignages, pêle-mêle :

Il faut redéfinir l’intervention de l’État dans le champ de la création artistique !
La démocratie, en dehors de quelques personnes de pouvoir, n’est qu’une illusion soigneusement entretenue par des politiques et des médias étroitement liés.
D'ailleurs, n'appartient-il pas aux élus de penser et d'agir pour nous ? Aux journalistes établis de choisir et de s'exprimer à notre place ?
La réussite scolaire, en dehors de quelques grandes écoles, n’est qu’une illusion soigneusement entretenue par des pédagogues et des inspecteurs tout autant de connivence et sortir de son milieu, en exprimant des idées différentes, reste plus exceptionnel que jamais.
L'illusion a désormais remplacé la morale laïque et intransigeante de la Troisième République, et le culte supposé de la démocratie celui de la patrie. Mais la finalité reste la même : Le conditionnement accompagné d'un espoir de paix sociale et de bonne conscience.
Les disciplines artistiques possèdent, semble-t-il plus que toute autre, la caractéristique de mettre en évidence cette illusion, les carences de ladite démocratie et de ce confort apporté par la fonction publique. Ainsi, depuis longtemps, on apprend rien ou presque dans les facultés et écoles d'Art. Mais peu importe ! L'essentiel étant pour les enseignants, les inspecteurs, les conseillers, et pour la plupart sans aucune espèce de scrupule, de faire croire afin de préserver sa rente de situation. MV

From: "art-office" <artoffice@art-office.fr>

Sent: Saturday, September 04, 2004 11:55 PM
Subject: Votre essai 'artistique

Bonsoir,
c'est par hasard que je suis parvenu jusqu'à votre texte "critique".
J'étais aux beaux-arts de Roubaix (ENSAIT) en 1968. En ce qui concerne notre promotion, de province, il n'a jamais été question de changer dans sa totalité le principe académique. Il est vrai que nous avions du talent... Peut-être !
Il y a surtout que nous avions choisi ce parcours par conviction et désir de qualité.
Il est aussi vrai que les plus mauvais, mais pas tous et pas de notre promo sont devenus prof...
Il est aussi dit qu'il ne doit pas y avoir de sélection... Tout le monde il est "ARTISTE" et tout Le monde il est créateur... L'art est tombé dans le patronage...
Il me semble que c'est Louis Jouvet qui aurait dit:<< Sachons reconnaître le talent pour éviter les médiocres...>> Ou quelque chose de ce goût.
Ca y est ! Ils sont là, et s'y croient tous et se congratulent en utilisant des mots savants qu'ils ne connaissent pas ou qu'ils ont inventés...
Il est évident que lorsque l'"oeuvre" ne ressemble à rien, il faut apporter les bonbons qui vont avec.
Bien souvent le contemporain (qui veut dire "de notre époque") n'est autre que du contempourien. A savoir aussi que le figuratif n'est pas du contemporain, n'est pas non plus du moderne, bien que pas forcément académique... J'espère que vous me suivez parce que cela n'est pas facile, il n'y a pas de recette...
Une chose est certaine, l'homme et la femme ont tous les deux, une tête (plus ou moins bien faite), deux bras, un corps, deux jambes et cela depuis des lustres (même quand il n'y en avait pas !), que depuis ces temps ils ont toujours recherché la perfection au travers de l'art.
Mais nous, qu'allons nous laisser aux suivants ?
Il est vrai aussi que l'art appartient à l'artiste mais c'est aussi le regard du public qui décide et non l'état ou autre administration politique...
Les politiques ou les fonctionnaires n'ont pas à décider de qui sera l'élu.

PS: A titre indicatif, Lille Capitale européenne de la culture 2004 a préféré payer des artistes d'autres pays ou autres régions plutôt que de présenter les siens... Même Rubens (peintre Hollandais certes de talents) a été préféré à Watteau et Quentin la Tour...
Et voilà ce qui arrive lorsque les médiocres font de la culture.
En résumé , oui à des écoles d'arts appelées BEAUX-ARTS avec de la sélection.
On ne navigue pas sans savoir lire une carte, ni sans savoir ce que c'est qu'une voile et surtout à quoi elle sert...
Bon, Vous accepterez peut-être mes excuses, d'être aussi sec, mais cela m'a fait du bien.
Je vous prie de croire en mes plus chaleureuses pensées.

Pour ART OFFICE
E. Desrousseaux

From: "mmlf" <oump@netcourrier.com>

Sent: Wednesday, November 16, 2005 11:04 AM
Subject: l'enseignement des Arts plastiques

En actionnant des liens, je viens de voir votre site et de lire l'article sur l'enseignement des Arts plastiques : je suis tout-à-fait d'accord avec ce que vous en dites.
Je n'arrive toujours pas à ce jour à comprendre ce qu'on nous demande de faire en cours.
J'ai essayé, mais ça ne peut fonctionner, et d'ailleurs les élèves le ressentent bien lorsqu'ils vous disent qu'au terme de leur cursus scolaire qu'ils n'ont rien appris.
Lorsque je fais cours à mon idée, en me basant sur un apprentissage, et en exigeant un "rendu", en laissant le temps qu'il faut aussi, j'ai souvent de bons résultats...de plus mes ex-élèves reviennent parfois me voir pour me dire : "avec vous, on a appris quelque chose ! pourquoi les autres profs ne font pas la même chose ?"
Je suis assez désemparée pour trouver une réponse.
Evidemment j'ai une formation plutôt classique (capes de Dessin/Arts plastiques 1971 l'atelier Met de Penninghen/Jacques d'Andon, devenu ensuite l'ESAG), ce qui ne signifie pas pour autant que je fais faire des choses "ringardes".
L'enseignement des Arts plastiques aujourd'hui, à mon avis, va dans la même direction que les autres enseignements . Beaucoup de discours pour pas grand'chose (voir la fabrique du Crétin de Brighelli, et "l'enseignement de l'ignorance" de J.C. MICHEA aux éditions Climats).
Il faut résister, et ce n'est guère évident.

Cordialement
Marie-Martine Foucault


Sent: Wednesday, May 16, 2007 10:21 PM
Subject: "L'art contemporain et ses institutions"

Bonjour, tout d'abord. Et puis merci surtout !
Qu'il m'a été agréable de lire vos lignes. En plus d'être instructifs vos écrits vont me permettre de construire un propos critique (sur l'art contemporain) cohérent.
Je suis étudiant en troisième année de licence d'arts visuels (nouvelle formulation remplaçant "arts plastiques") à Strasbourg et je cherchais au hasard sur la toile des propos concernant les dérives de l'art de nos jours. J'ai trouvé là des arguments convaincants !
Le passage sur les institutions et notamment sur l'enseignement de l'art aujourd'hui m'a particulièrement intéressé par sa clarté et son réalisme acerbe...

C'est une petite bouffée d'oxygène que j'ai ressentie en découvrant votre texte, car dans le milieu dans lequel j'évolue tout au long de l'année universitaire, je me sens bien seul. Entre les pseudo-anarchistes-bourgeois fan de conceptuel et les psychopathes-fumistes-extrémistes pro-minimalisme je ne trouve pas vraiment ma place. Les quelques rares esprits "graphiques" comme moi sont regardés au mieux comme de pauvres ringards, au pire comme des insectes nocifs à éliminer. Et si seulement c'était juste les étudiants qui avaient cette mentalité... mais malheureusement les enseignants sont parfois bien pire.
Comment peut-on à ce point mépriser le graphisme, l'illustration et la représentation concrète et se dire professeur d'arts plastiques ? Et lorsque l'on cherche à savoir, lorsque l'on questionne, on se heurte à un propos grotesque : "Le problème, avec vous les étudiants, c'est que vous ne maîtrisez pas assez le dessin pour que vos travaux dans ce domaine soient intéressants". De qui se moque-t-on ? On nous prive d'un enseignement graphique au profit "d'atelier de pratique" où les pires choses sont à voir... On tourne en rond : on ne nous apprend pas à dessiner puis on nous reproche de ne pas le faire assez bien.

Je pourrais passer des heures à médire sur l'université, sur les professeurs, sur les étudiants, sur les artistes... sur toutes les personnes et les institutions qui ont transformé l'art en cette chimère répondant au nom "d'art contemporain".
Je suis de plus en plus déçu, voire dégoûté, du milieu artistique. J'ai même failli abandonner mes études dans ce domaine pour aller m'enfermer dans un bureau climatisé avec une veste grise et des collègues joyeux comme des arbres morts. En plus de tuer l'art, tous ces démons vont finir par achever mes rêves.
Mais heureusement la passion renaît de temps à autre, et arrive l'espoir que se profile un changement, notamment quand je lis des gens comme vous. Alors juste merci et surtout encore !

Sympathiquement,
G.C.


Sent: Thursday, November 29, 2001 6:39 PM
Subject: Les Arts plastiques

J'ai mis votre adresse web dans ma partie liens sur des réflexions et la polémique. D'autre part, j'ai regardé vos pages sur le fonctionnement administratif dont certains points m'intéressent particulièrement :
-"...comme le souligne Fabrice Thuriot, les auteurs de ces oeuvres conceptuelles et minimalistes, en général, sont peu tolérants..." Avez-vous des références web ou autres sur ce type de comportement ? J'ai l'impression que les défenseurs de l'art contemporain sont plus agressifs que les opposants.
-"...de former un nouveau système fermé..." Je pense faire une page sur ce point. La liberté de l'artiste contemporain s'en trouve réduite.
-"...Quant au choix de l'artiste, il n'y a pas de concours, pas de cahier des charges..." Avez-vous des références ? (il doit y en avoir dans les livres de Heinich mais il serait intéressant d'en avoir d'autres).
Pour la cathédrale de Nevers, y-a-t-il eu concours entre différents artistes ? Lorsque le secteur public souhaite sous-traiter un travail au privé, normalement il doit mettre en concurrence les différentes entreprises du privé selon une procédure, sinon cela sort de la légalité et on parle alors de marché truqué.

Le monde de l'art (des arts ?) commence à bouger, aussi bien au niveau de l'art officiel que l'on nous impose que de la place des artistes au sein de la sphère du pouvoir. J'ai même trouvé un site montrant que le public se réveille aussi.
Dans l'objectif de démocratiser le monde de l'art vis-à-vis du public et des artistes, je suis entrain de contacter les associations et les artistes intéressés, à priori, et dont j'ai l'adresse. Une idée serait de faciliter la circulation d'informations, par exemple en créant une plaque tournante de type annuaire, qui relierait les sites défendant la démocratie dans l'art ou dans les arts.
Une autre idée serait de créer un réseau de sites se renvoyant les uns vers les autres, afin de créer une "synergie" permettant de dynamiser la démocratie dans l'art...Tout ceci ne peut se développer bien entendu qu'avec le soutien d'un certain nombre de personnes convaincues.

Philippe Declerck
Maître de conférence, Angers


Sent: Monday, April 20, 2001 10:24 AM
Subject: Votre texte sur l'art

J'ai lu avec intérêt en effet la critique concernant l'art contemporain... Je citerai une phrase en latin qui est un peu la devise de "La Galerie Française" : ARS LONGA VITA BREVIS, l'art est long, la vie est courte !

L'art restera toujours libre aux yeux du temps. Nous regardons l'art toujours en fonction de notre époque, comme à travers une lorgnette et suivant les différents modes de pensées de notre environnement culturel du moment, qu'il soit français ou bien d'ailleurs.
Tout est affaire de médiatisation ponctuelle ! Mais l'art est constant, il vit, et s'impose toujours parce qu'il représente la seule vraie liberté d'expression.
Même lorsqu'il est censuré, l'art trouve toujours le moyen de s'exprimer. Jérôme Bosch par exemple, sous prétexte de dénoncer les vices cachés de l'homme a pu pourtant les peindre, à une époque où la pruderie était de mise.
Enfin, c'est un long débat...
Votre site est intéressant à travers les nombreuses questions qu'il soulève, je ne sais plus si j'avais placé un lien sur celui-ci, auquel cas je ne manquerai pas d'en mettre un dans la rubrique culture plus.

Salutations artistiques.


Sent: Monday, November 21, 2005 4:15 PM
Subject: Re: Faut-il supprimer la délégation ?

L'Art contemporain et ses institutions. Tout à fait EXCELLENT ! Merci !
Mon expérience d'un an à la DAP du ministère m'a donné un début de réponse...
At 14:30 21/11/2005 +0100, vous avez écrit:

La culture générale s'est démocratisée. A la version latine de la Troisième République s'est progressivement substitué la sélection par les mathématiques, aux résultats peu contestables et sans doute plus justes. Dans le domaine des Beaux-Arts, l'académisme a laissé place au "concept", forcément subjectif, donc sujet à une sélection arbitraire.
Outre les partisans de l'art moderne, les "lauréats-professionnels" de l'art contemporain ont très souvent tourné en dérision l'art académique et dénoncé l'ancien système des Beaux-Arts. Pourtant les artistes de cette tendance qui privilégie le conceptuel ou le minimalisme bénéficient largement du soutien de l'administration, véritable substitut aux Salons officiels du Second Empire et de la Troisième République.
Mais au contraire de l'art académique, finalement en son temps très populaire, l'art contemporain n'a pas ou presque pas de public et sans l'appui des structures mises en place par l'État son existence même paraît improbable, sa légitimité s'en trouve donc vivement remise en cause.
.....entre ces voies contraires : professionnels (et souvent fonctionnaires) / amateurs et conceptuels / figuratifs, existe-t-il encore aujourd'hui une place pour l'Art, pour son ministère ?


Henri MAUREL
Chargé de mission - Délégation aux Arts Plastiques
Ministère la Culture et de la Communication
3 rue de Valois 75042  Paris
tél : 01 40 15 74 73


Sent: Friday, October 12, 2007 12:08 PM
Subject: Art contemporain et institutions

Bonjour Marc Verat,

Votre point de vue est intéressant et vous ne pouvez pas imaginer à quel point je suis d'accord avec vous. Merci pour toutes ces vérités et cette bouffée d'oxygène.
Ma déception et ma sensation d'étouffement dans le milieu artistique a commencé à l'époque où j'étais étudiante en 1991.
Je suis née à Téhéran (Iran). Je suis arrivée en France en octobre 1989 et un an plus tard j'ai commencé des études d'Arts-Plastiques à l'université PARIS VIII.
Je ne voudrais pas être ingrate ni cracher dans la soupe mais je dois dire que je n'ai rien appris de nouveau au niveau de la pratique de l'art.
Heureusement, j'avais déjà un bon bagage. Je dessine depuis mon enfance, surtout des portraits et j'ai été élevée dans une famille où l'art a toujours eu une place privilégié.

A l'université PARIS VIII, la plupart du temps je ne comprenais pas ce qu'on nous demandait, j'avais l'impression d'être sur une autre planète et puis au fur et à mesure j'ai bien vu que je n'étais pas la seule.
Il y avait beaucoup de cours théoriques mais pas assez de pratique et puis je ne m'attendais pas à cette façon de valoriser des tableaux qui ne ressemblent à rien, et à valoriser autant (si on peut appeler ça de l'art) l'art conceptuel.
Nous n'avions pas de modèle vivant et le jour où l'un de nos profs en a eu marre, il nous a proposé d'être notre modèle vivant, il a été sanctionné, mais la séance nous a été très utile, à moi comme aux autres étudiants.
Il était bien le seul prof à ne pas être un mouton.

Je pense que le problème en France, si je peux me permettre, c'est le manque de cours de dessin. On apprend pas à dessiner aux élèves.
La plupart des artistes peintres que je connais actuellement autour de moi, avec tout le respect que je leurs dois, ne savent pas dessiner, ils ne connaissent pas vraiment les règles de la perspective.
Bref, quand j'ai envie de voir de vraies peintures et aussi me fortifier l'oeil pour mieux peindre, je vais au Louvre. Je pense qu'il n'y pas de meilleur endroit pour apprendre.
Les tableaux nous parlent, ils ont une âme, ils me font vibrer, je me sens bien.
Je suis bavarde. Je m'en excuse. Ce n'est pas toujours le cas mais là il fallait que je vide mon sac.

Cordialement,
Mahtab également sur myart


Sent: Sunday, November 25, 2007 4:57 AM
Subject: temoignage

Mr Marc-Verat (je vous ecris de Pologne alors je n ai pas d accents sur le clavier)

J ai 29 ans, a 20 ans je suis rentre aux Beaux Arts de Paris, et je m interroge sur la valeur des etudes artistiques aujourd hui.
Comment est-ce possible que pendant toutes les annees de college-lycee en France, mes professeurs m aient si peu appris? Ils nous faisaient faire des "arts plastiques", alors que la capacite a dessiner ne sert pas seulement a ceux qui veulent faire les Beaux Arts, mais aussi a tout ceux qui s orientent vers les arts appliques, du design, de l architecture, de la botanique...
Ils se comportaient avec nous comme avec des artistes et non pas comme des professeurs... L Education Nationale n a pas fait son devoir.

Ensuite, j ai ete admis a l Ecole Nationale des Beaux Arts de Paris.
Cette ecole a pour but de faire faire de l art a des jeunes gens qui viennent a peine d y rentrer et la majorite peine a trouver un sens a sa propre passion.
Avec la disparition de l academisme il y a un enorme vide, du a l absence du sujet et a un grand manque d habilite "technique".
Les grands artistes modernes ont, pour la plupart, fait evoluer leur vision du monde de leurs acquis academiques vers des visions nouvelles mais ils n ont jamais cru que ces acquis etaient desuets, c etait la base de leur connaissances.
Si on veut peindre comme Picasso il ne faut pas etudier Picasso, mais dabord etudier ce que Picasso etudiait.
Il y a trop d eleves qui passent ces etudes en pure perte sans avoir pu developper aucun atout particulier. On sait pourtant que la concurrence dans le marche de l art est feroce a la sortie de l Ecole. Alors pourquoi des etudes si desinvoltes?
Pour regagner ses lettres de noblesse cette institution doit redonner a ses eleves un niveau de dessin et d expression qui les rendent non seulement apte pour une future carriere artistique, mais aussi pour tous les autres domaines, du design, de l infographie, de l architecture, de la decoration...

Je propose d inverser la prevalence des ateliers artistiques sur les ateliers techniques, pour arreter de mettre la pression sur les eleves - de faire tout de suite quelque chose d eminemment artistique sans en trouver le sens.

Merci

From: "Jacky Kooken" <kooken.ja@free.fr>

Sent: Wednesday, September 19, 2007 10:27 AM
Subject: Votre texte

Le talent est une mystérieuse équation de don pur, d’éducation, de volonté obsessionnelle de création.

Ceci établi, la part prépondérante de l’inné ou de l’acquis dans la formation du destin d’un artiste est un débat qui n’est pas prêt d’être tranché.
Une graine féconde ne peut pousser dans le désert, une autre rabougrie peut néanmoins se développer dans un terrain riche sans pour autant produire de fruits exceptionnels. Mozart serait-il entré dans l’histoire de la musique s’il avait été fils d’un boucher ? Une graine exceptionnelle dans un terrain favorable ne protège pas pour autant de la grêle et de la destruction. On ne peut donc présumer de rien et nombre d’enfants prodiges n’ont pas eu la carrière que leur jeune talent promettait, émoussés devant la difficulté de se réaliser.

Ainsi certains artistes nés avec une cuillère d’argent dans la bouche, cumulant les dons, les parrainages, l’assurance et le charme, se sont perdus dans le labyrinthe de la facilité en touchant à tout - tout en ne se fixant sur rien.
« Etre doué c’est se perdre, si l’on n’y voit pas clair à temps pour redresser les pentes et ne pas les descendre toutes. »
Jean Cocteau - La difficulté d’être

D’autres artistes besogneux ne réussissent pas mieux pour autant. Il n’y a aucune causalité entre le travail, la réussite et le talent.
Ce qui est sûr c’est que le don seul ne suffit pas, comme le travail seul ne peut suffire il faut l’amalgame des deux pour faire œuvre, saupoudrez d’un soupçon de chance et vous obtiendrez la réussite.
La réussite, c’est de produire une œuvre qui correspond à la demande au bon endroit, au bon moment ; ce qui est souvent déterminant.
- Avant, l’artiste est un précurseur incompris, un artiste maudit qui fera plus tard la fortune des marchands.
- Après, l’artiste est un suiveur ringard…
Cela étant, mieux vaut être artiste riche et célèbre, en bonne santé, plutôt que méconnu pauvre et malade.

Il est une troisième catégorie d’artistes dont la particularité est de produire épisodiquement, en dilettante, sans passion ni message, des œuvres à vibratoire SuBréaliste quasi inexistantes ?
Il serait illusoire d’y chercher quelques effets esthétiques ou autres intentions poétiques ou intellectuelles.
Ces œuvres sont des alibis ou plus spécifiquement des masques d’artistes, permettant de doter leurs auteurs d’un statut social d’artiste, justifiant une profession.
Ces artistes souvent issus de familles aisées vivant de revenus financiers (actions, dividendes, locations de biens immobilier etc…) exposent une toile ou deux au Salon des indépendants ou dans une galerie, loueur de mur, justifiant ainsi vis-à-vis de leurs relations diverses et variées de leurs statuts sociaux. Peu importe de vendre ou pas, l’important est d’être et d’exister en tant qu’artiste.
Traditionnellement les jeunes filles de bonnes familles dont la vocation était de faire un beau mariage, sans préoccupation de revenu stable, étudiaient les beaux-arts en attendant de convoler en juste noce avec un jeune homme, futur capitaine d’industrie, de même milieu, mais au cursus plus sérieux (Grandes écoles, Polytechniques, Mines etc…)
Cette situation institutionnelle a longtemps porté ombrage et mauvaise réputation aux femmes artistes issues de ces milieux privilégiés, alors qu’il n’y a pas de cause à effet.
Il n’est pas indispensable d’être un artiste maudit pour avoir du talent, ni d’être issu de milieu favorisé pour ne pas en avoir.

Dans la même mouvance mais issus de familles prolétaires, n’ayant pu supporter les contraintes d’un métier salarié, certains autres utilisent ce même alibi pour se faire entretenir, d’abord par leur parents puis ensuite par leur conjoint, ce que j’appellerai la sponsorisation privée intime.
Ce sponsoring intime est socialement et généralement bien admis lorsqu’il concerne une artiste femme. Lorsqu’il s’agit d’artiste homme « vivant au crochet de leur femme » le jugement public est souvent sévère et très critique. Ici le sexisme joue à contre emploi.
Dans la plupart des cas ce ne sont pas des femmes riches qui entretiennent par amour leurs compagnons artistes, mais souvent des fonctionnaires ou professions stables (secrétaires, comptables, juristes…etc). Les enseignantes qui subviennent aux besoins du ménage sont légion, que leur maris soient artistes plasticiens, théâtreux, ou musiciens.

Dans le même sillage il y a tous ceux qui, n’ayant pas la chance d’avoir une aide privée, font appel at vitam aeternam à ce que j’appellerai le sponsoring social et public en se contentant d’un RMI et d’aides sociales diverses et variées pour vivoter à leurs rythmes, idéalement en province où la vie est moins chère.
Avec ce statut social la plupart disent vivre de leur art, de fait c’est faux…
Rares sont les artistes qui admettent vivre grâce au RMI ou aux salaires réguliers de leurs femmes, leurs ventes étant pourtant très aléatoires et toujours soumises aux incertitudes du marché de l’art.

Par réalisme, pour créer en toute liberté, de nombreux artistes préfèrent aussi gagner leur soupe dans un job annexe, plutôt que de faire de la soupe dans un art commercial décoratif.
Ici se trouve une partie des artistes contemporains, qu’ils soient besogneux ou artistes aux talents rayonnants, ils ont tous recours à un emploi alimentaire à temps partiel qui leur permet de subvenir à leurs besoins vitaux.
Ici les professeurs d’art sont nombreux, (César comme d’autres artistes renommés ont assurés leur avenir en professant aux beaux-arts - dans le meilleur des cas).
Autres jobs alimentaires : décorateurs, peintres en bâtiment, publicitaires, gardiens de musée, veilleurs de nuit, intérimaires, infographistes, informaticiens, garçons de café etc… A défaut d’être passionnant ces emplois partiels ont la vertu de remplir le frigo.
A ceux qui affirment qu’un job alimentaire est incompatible avec leur création, qu’ils ne peuvent se concentrer après une demie journée de travail, je leur dirai :
"la passion trouve toujours les moyens de création cependant que le doute trouve toujours des excuses pour l’inaction".

Jacky Kooken


Sent: Wednesday, April 30, 2008 10:33 PM
Subject: La politique des pouvoirs publics dans le domaine de l'éducation

Cher Monsieur,
Je vous remercie pour votre message et je suis désolé de n'avoir pu y répondre plus tôt.
Ce que vous dites sur les inspecteurs est judicieux et je suis assez d'accord.
Il est d'ailleurs question que les inspecteurs fassent leurs inspections non dans le fond de la classe mais devant les élèves, c'est-à-dire qu'ils fassent cours. Le problème est que les inspecteurs n'ont pas (encore) à charge de veiller à ce que les enseignants obtiennent des résultats, mais plutôt qu'ils le fassent en suivant les méthodes officielles. Il est possible que cela change bientôt.
En ce qui concerne l'art en général, mon opinion est qu'il ne devrait pas relever de l'éducation nationale mais ce serait un peu long à développer.
Je vous félicite pour votre texte sur l'enseignement de l'art et partage votre opinion. L'une de vos citations dit (à peu près) "le propre de l'avant-garde, c'est de ne pas pouvoir se transmettre" et c'est bien en cette idée qu'une éducation réussie ne peut être que foncièrement traditionaliste. C'est une idée assez déplaisante ou décevante pour beaucoup d'enseignants... mais c'est comme ça.. Cela dit, ce besoin de parvenir à un résultat immédiat, de "communiquer" en "exprimant ses sentiments" de façon abrupte et sauvage, c'est-à-dire sans connaissance et sans technique est le credo des pédagogues qui invitent l'enfant à prendre une position d'adulte, et le novice une position de créateur. C'est ce que je crois être le retour à la barbarie et c'est précisément ce contre quoi je m'insurge.
Bien cordialement,
Michel Segal

PS Vous pouvez lire des extraits de mon livre sur :


Sent: Monday, June 23, 2008 10:04 AM
Subject: Pourquoi doit-on s'inquiéter de la disparition programmée des Arts plastiques ?

Cher monsieur,

L'enseignement des arts plastiques est compromis. Encore faut-il s'entendre sur une définition des arts plastiques. Vous en tracez l'historique de la faculté sur votre site, mais il s'agit d'autre chose. Je vous renvoie au texte de D.Chateau sur l'historique de cette notion par exemple, où à certains de mes textes téléchargeable sur mon propre site.

"le propre de l'avant-garde, c'est de ne pas pouvoir se transmettre". C'est bien en cela qu'une éducation réussie ne peut être que foncièrement traditionaliste et cette idée semble assez déplaisante pour beaucoup d'enseignants.
Cette idée me plait assez...J'imagine qu'en enseignant dans une école d'art, à l'université...En tout cas à des élèves qui se destinent à être des artistes, j'en prendrais volontiers note et tirerais les conclusions qui s'imposent. Mais ce n'est pas un argument convaincant concernant l'enseignement en primaire et en secondaire : en aucun cas nous ne formons des artistes. L’importance de cette discipline en collège notamment est ailleurs…
De plus, même en école d'art, doit-on apprendre des savoir-faire, ou apprendre à réfléchir et à donner sens à une pratique qui s'invente? Ce qui ne me parait absolument pas impossible.

> La peinture et, à travers elle le dessin, restera toujours un moyen majeur et incontestable de l'expression humaine.
Certes...qui en doute...
Et seuls, au niveau de l'idée et du sujet, les codes de l'écrit et du langage permettent davantage d'objectivité et de développement.
J'avoue ne pas comprendre cette phrase il doit manquer un lien logique et une démonstration entre "peinture dessin" puis "écrit langage", puis "objectivité développement". Tout ça, d’après ce que j’ai pu en comprendre en surfant sur votre site, me parait très discutable et se réfère visiblement à un dessin et une peinture très localisés... Que fait-on du reste du monde? Pourquoi ne peut on pas envisager une analyse objective d’une œuvre d’art ? et bien d’autres questions que je pourrais vous soumettre…

C'est pour cette raison fondamentale que l'Education nationale ne peut, et ne pourra pas faire sérieusement l'économie d'un apprentissage du dessin.
Pour ma part, je n'imagine pas de cours d'arts plastiques sans dessin...Mais je ne résume pas le dessin à une série de code à mettre en application...

> Mais un apprentissage de l'Art qui commence par le début, c'est-à-dire par la pratique figurative du dessin.
Je suis surpris...Qui n'enseigne pas la pratique figurative du dessin? Encore une fois je crois que vous faites un programme de ce qui est un problème...

> Au risque de paraître radical et passéiste, la discipline « Arts plastiques » qui, à l'heure de l'art contemporain ne peut plus raisonnablement s'enseigner, est supprimée.
Si l'on considère que l'art contemporain n'a pas de programme alors oui il ne peut pas s'enseigner. Mais je ne crois pas du tout à cela, on peut tout à fait trouver des problèmes communs à des oeuvres du passé et des oeuvres contemporaines...Qui peuvent tout à fait s'enseigner d'autant plus si on laisse le choix de la pratique à l'élève.

> La discipline « Dessin » est logiquement rétablie avec comme référence principale les arts d'imitation au travers de la maîtrise des proportions, des ombres et lumières, du rendu des volumes, des lois de la perspective, du code des projections orthogonales.
Je vois toutes ces notions avec mes classes de sixième, je ne pensais pas être hors programme et ultra révolutionnaire.

> L'histoire des arts - qui n'entre pas dans le domaine de la pratique - est intégrée au programme d'histoire et de français...
L'histoire de l'art n'est que 10% de notre discipline...Elle est nécessaire mais insuffisante. Pour comprendre ma position sur la pratique: http://fredlu.free.fr/dotclear/index.php?2007/05/08/1-blog-centrifuge

> "Etre agrégé, docteur ou inspecteur en Arts semble peu légitime. La discipline n'est pas scientifique, ne repose plus sur un savoir-faire particulier et pas davantage sur des critères objectifs et depuis longtemps, on apprend rien ou presque dans les facultés et écoles d'Art.
Alors là...l'art comme insufflé par les dieux évidemment ça n'est pas très scientifique...Mais il y à plein d'autres possibilités de rendre l'art comme une discipline scientifique (qui n'est sûrement pas le bon terme), autant que la philo, la psychanalyse, la littérature....Y compris du côté de la pratique et je pense qu'il est même nécessaire d'aller de ce côté, de forcer le passage, de l'inventer continuellement sans se cacher sous des savoir-faire qui je vous le rappelle ne pensent pas!

> Mais peu importe ! L'essentiel étant pour les enseignants - dont je suis - les inspecteurs, les conseillers, et pour la plupart sans aucune espèce de scrupule, de préserver sa rente de situation.
Je suis moi même docteur en arts plastiques, j'enseigne dans un petit collège de banlieue...Je n'ai absolument pas l'impression d'avoir à préserver quoique ce soit de ma situation. Je regrette qu'effectivement on trouve, mais comme dans tous les corps de métier, des « planqués »...mais l'argument me parait encore insuffisant pour expliquer en tout cas votre point de vue.
J'ai moi-même envoyé un mail un peu insolent pour manifester mon désarroi devant leur manque d'engagement... La faculté d'arts plastiques étant pour une grande part responsable de la disparition de sa propre discipline. Les chercheurs des laboratoires ayant déjà fait un pas du côté des arts visuels en ouvrant leur porte aux étudiants des beaux-arts et d’arts appliqués.

> A moins de continuer à se bercer d'illusions quant aux débouchés, il semble clair qu'une des deux filières : facultés-écoles d'art, paraît de trop - sauf à en réduire considérablement les promotions..."
Alors qu'est ce qu'on enlève? Moi j'aurai tendance à penser qu'il faudrait les multiplier et que l'art épouse la démocratie et y contribuer ne parait pas une mauvaise chose. Ayant beaucoup côtoyé nos confrères musiciens, vos positions me rappellent les leurs concernant la fugue et le contrepoint...ces deux règles si infimes qui ne méritent pas plus que n'importe qu'elle autre type de pratique d'être sacralisée et sur-scénarisée, qui à mon avis, mais vous m’excuserez, sont surtout les symptômes d’une mauvaise lecture de l’histoire de l’art, et de l’histoire de l’art contemporain.

Cordialement,
Mathevet Frédéric.


Sent: Wednesday, June 25, 2008 7:09 PM
L'avenir des arts plastiques ?

Merci de m'avoir communiqué cet article. je ferai un lien sur le site Léon Gard et sur quelques forums.
Je suis bien d'accord que "le propre de l'avant-garde, c'est de ne pas pouvoir se transmettre". Du reste, pour ma part, je me demande ce que peu bien signifier le terme "avant-garde" en matière d'art. On a trop abusé de ces expressions toutes faites qui ne veulent pas dire grand chose. L'histoire de l'art nous montre des grands peintres qui brisent parfois les carcans d'une tradition mal comprise par une académie sclérosée, où règnent avec tyrannie des messieurs dont le but essentiel est d'obtenir des places et des honneurs. Mais de quoi ces grands peintres rebelles sont-ils "l'avant-garde" ou les "précurseurs" (pour reprendre un autre terme galvaudé et tout aussi faux, cher aux historiens d'art)? Cette notion est totalement erronée.
Pour ne prendre que l'exemple célèbre des Impressionnistes, on doit comprendre qu'ils n'ont rien révolutionné du tout et que leur effort n'est pas une négation de la tradition mais au contraire la volonté de la libérer de tout ce que des peintres médiocres avaient accumulé sur elle de factice. Par cet effort, les impressionnistes ont rejoint les grands peintres du passé et la vraie tradition; ils ne sont pas l'avant-garde d'une armée d'autres peintres; ils ne représentent et n'annoncent qu'eux-même.

Le point de vue de l'éducation nationale en matière d'enseignement artistique baigne dans la confusion la plus extrême, laquelle va de paire avec celle qui règne aujourd'hui dans la définition de l'art en général. Je ne vois d'autre solution que de commencer par couper radicalement tout lien entre les arts plastiques (peinture, dessin, sculpture) reposant sur la tradition de l'imitation de la nature, et toute autre forme d'art (ou soi-disant) qui rejette ce critère sans en apporter aucun autre valable et intelligible.

"Il faut néanmoins admettre que l’art plastique se présente comme une des premières activités instinctives de l’espèce humaine. De plus, il n’est pas douteux que l’origine de cet art ne soit le besoin d’imiter. Ainsi, que ce besoin d’imiter soit ou non jugé supérieur, il est un fait.
Pour moi, l’imitation de la nature dans les arts plastiques, même la plus soumise, la plus littérale est une création intégrale sur le plan de l’art. L' oeuvre peut être médiocre ou géniale, mais elle n’est jamais une contrefaçon de la nature puisque toute contrefaçon implique une tentative de remplacement, et qu’il est parfaitement évident que le rôle de la peinture et de la sculpture n’est pas de remplacer la nature, mais seulement d’en capter certains aspects pour les fixer dans ce qu’on appelle une œuvre d’art.
Ceux qui ont renié l’imitation se dérobent du même coup à tout contrôle, celui-ci n’ayant plus aucune espèce de point d’appui. Pourtant, cet avantage apparent qui les sert auprès de beaucoup, est en réalité toute leur faiblesse qui révèle la gratuité de leurs prétentions."

From: "beaux.arts.diffusion" <beaux.arts.diffusion@gmail.com>

Sent: Monday, September 08, 2008 8:31 PM
Subject: Texte sur votre blog
realname=Claire CHAUVET recieve tel=Témoignage

J'aimerais juste répondre sur un passage du courrier juste au dessus de Mathevet Frédéric :
"Alors là...l'art comme insufflé par les dieux évidemment ça n'est pas très scientifique... Mais il y à plein d'autres possibilités de rendre l'art comme une discipline scientifique (qui n'est sûrement pas le bon terme), autant que la philo, la psychanalyse, la littérature....Y compris du côté de la pratique et je pense qu'il est même nécessaire d'aller de ce côté, de forcer le passage, de l'inventer continuellement sans se cacher sous des savoir-faire qui je vous le rappelle ne pensent pas!"

Il y a peut-être là l'origine de cette mésentente entre les défenseurs de l'art dit "traditionnel" et ceux de l'art dit "contemporain".
L'oeuvre de Paul Cézanne nous le savons tous est à la charnière de la modernité. Picasso et Braque ont pu s'ouvrir au cubisme et cette période a été explosive quant aux nombres de mouvements artistiques. Dans un entretien avec Joachim Gasquet, Cézanne nous explique comment il se comporte pour faire son tableau.
Cézanne :" Le soleil brille et l'espoir rit au coeur."
Joachim Gasquet:" Vous êtes content ce matin."
C : " Je tiens mon motif (il joint les mains)
J.C : "Comment ?"
C : " Eh oui ! (il refait son geste, écarte ses mains, les dix doigts ouverts, les approche lentement, lentement, puis les joints, les serre, les crispe, les fait pénétrer, l'un dans l'autre)
Voilà ce qu'il faut atteindre...si je passe trop haut, ou trop bas, tout est flambé. Il ne faut pas qu'il y ait une seule maille trop lâche, un trou par où l'émotion, la lumière, la vérité s'echappent. Je mène toute ma toile à la fois, d'ensemble... je rapproche dans le même élan, la même foi, tout ce qui s'éparpille, tout ce que nous voyons, se disperse, s'en va !
La nature est toujours la même, mais rien ne demeure d'elle, de ce qui nous apparaît. Notre art doit, lui, donner le frisson de sa durée avec les éléments, l'apparence de tous ces changements. Il doit nous la faire goûter éternelle. Qu'est-ce qu'il y a sous elle ? Rien peut-être - peut-être tout...
Mais si j'ai la moindre distraction, la moindre défaillance, surtout si j'interprète trop un jour, si une THÉORIE aujourd'hui m'emporte qui contrarie celle de la veille, si je PENSE en peignant, si j'INTERVIENS, patatras!! tout fout le camp." Paul Cézanne

Ce qui caractérise l'art contemporain c'est qu'il est basé justement sur la pensée. Faire acte de penser est donc pour les "avants-gardistes" une des garanties de l'évolution de l'art. On réfléchi, on se cultive et... on pense. On pense beaucoup...énormément...de plus en plus. C'est le seul moyen de donner du sens. C'est aussi un bon moyen d'expliquer ce que l'on fait, ce que l'on va faire. C'est aussi la garantie que l'on ne fait pas (voir jamais) n'importe quoi. C'est un moyen de démonstration, de conceptualisation, de remise en cause. C'est ce qui nous élève, ce qui fait de nous distingue de l'animal.

Ce qui caractérise l'art plus traditionnel, plus "sensible" c'est ce refus de penser. Celui qui pense, c'est le commanditaire... pas l'artiste ! Mais malheureusement ou heureusement (selon qu'on est d'un coté du débat ou de l'autre) dieu est mort !
Alors, tous libérés enfin de ce Dieu si terrible et envahissant pour les uns, si protecteur et rassurant pour les autres, l'homme est désormais capable de se prendre en charge lui-même. De se penser lui-même. Or quand on se pense soit même, la première des choses dont on peut se passer c'est l'art. L'homme a pris sa revanche et a enfin fait Dieu à son image. Mais Dieu lui, peut se passer d'images, pas l'homme. Alors, l'homme qui se prend pour Dieu pense ses images et il en fait des images, des milliers, des millions, des milliards, jamais rassasié.

La toute puissance de la pensée sur l'art le détruit par l'image. Alors on passe à d'autres choses, des installations de la technique, de la vidéo, tout devient de l'art du moment que la pensée règne en maître.
Mais à force de suivre cette voie, ce sont les matériaux qui freine la pensée. Sophie Calle l'a compris, elle, (et c'est pour cette raison qu'elle est une grande artiste) la révélation était là sous nos yeux et nous ne l'avions pas vus... elle oui. Elle fait un livre. La pensée s'exprime beaucoup mieux dans un livre. C'est vrai. Sophie Calle l'a compris. Le texte reste le meilleur et le plus sur des moyens pour exprimer sa pensée. Encore fallait-il y penser.
Pour les autres, il y a http://www.beaux-arts-diffusion.com


Sent:Saturday, February 06, 2010 10:47 PM
Subject: Enseignement

Merci infiniment ! Voilà une belle analyse à laquelle j’adhère complètement.
Bien cordialement.
Philippe Meirieu
Site de Philippe Meirieu consacré à l’histoire et à l’actualité de la pédagogie :
Site de Cap Canal, une télévision pour l’éducation :


Sent: Saturday, March 20, 2010 10:07 AM
Subject: Arthur Plaud artiste peintre demande copyright

Bonjour Marc,
Je suis tombé par hasard sur votre site internet que je trouve personnellement d'une grande utilité pour la connaissance de l'histoire de l'art. Je ne sais pas si vous êtes vous-même l'auteur mais je trouve les idées claires, concises et pertinentes.
Mon message concerne les droits de copyright car je suis tenté d'utiliser votre texte sur la nouvelle figuration qui, je pense, décrit assez bien ma démarche artistique. J'ai beaucoup de mal à expliquer mon travail pictural.
J'ai fait mon propre site internet et aimerais donc y insérer ce texte (p.31) avec votre signature si vous en êtes l'auteur.
Je n'ai pas beaucoup de visite sur mon site mais j'y mettrai volontiers le lien vers votre page personnelle.
Bien à vous
Arthur Plaud, site internet : http://arthurplaud.over-blog.com/


Sent:Wednesday, March 24, 2010 5:19 PM
Subject: Villa Médicis

Cher Monsieur,
Merci pour votre étude sur la Villa Médicis. Nous ne sommes pas loin de penser la même chose, par conséquent je vous donne raison...
Cordialement,
Yann Gaillard

marc verat a écrit :
Bonjour Monsieur le Sénateur,
Dans mon étude sur l'art académique, je me suis permis de reprendre votre rapport sur la "Villa Médicis", je n'ai pas manqué d'en citer la source.
Afin de vous en rendre compte, vous pouvez cliquer sur :
D'autre part, je vous propose un lien, susceptible de vous intéresser, sur les études aux Beaux-Arts :
Avec toute ma considération,
Marc VERAT


Sent: Friday, March 26, 2010 1:36 PM
Subject: Ce lien devrait vous intéresser.

Excellente page à propos de l' ART CONTEMPORAIN ET ENSEIGNEMENT.

Ayant eu un cursus Beaux-Arts puis fac d'arts, j'ai également bcp réfléchis à cette thématique.
Au collège, on se souvient tous de la fascination qu'exerçait le 'crac' en dessin. Ce désir mimétique habite, à mon sens chacun de nous, enfant et adulte et même les détracteurs de l'art réaliste, qui bien souvent face à leur incapacité à représenter le réel, l'ont rejeté par un mépris agressif.
D'ailleurs les personnes incapables de représenter le réel se rabattent sur l'abstraction ou l'art de l'idée, stratégie de détournement de la difficulté. Ces pseudos artistes avancent que l'idée (émanant de l'intellect) et supérieure a la technique. Ils oublient que l'art a toujours été conceptuel que ce soit dans les choix de composition, de lumière, etc ...

Aux Beaux-arts de Nancy (ou l'on enseigne plus les beaux-arts, d'ailleurs a Nancy, l'école se nomme l'ensan), les profs sont davantage des théoriciens que des pratiquants. La technique méprisée y est absente. Exemple de conséquences : aux portes ouvertes de l'ecole, c'est plutôt triste. Les étudiants sont pour la plupart des enfants de familles sans pb d'argent (on préfère les mac aux PC), bizarrement le pourcentage de 'noirs' et d'arabes' (1000 excuses pour cette appellation) est extrêmement faible ... Normal puisque les arts plastiques font partie de la culture élitiste, comme le sont le théâtre ou la musique classique. Ce qui a toujours été et le sera toujours.
L'absence d'école sérieuse d'art provoque une prolifération d'artistes 'conceptuels' et l'art réaliste pratiqué par les peintres du dimanche qui font se qu'ils peuvent, c'est-à-dire peu, est très arrangeant pour les détracteurs...
A l'époque ou je préparais le CAPES d'arts plastiques, j'ai été stupéfait devant la médiocrité du dessin des 'capessiens'. Si le dessin d'observation aux beaux-arts est rudimentaire, en fac, il est tout simplement absent. Ainsi les étudiants, futurs professeurs, sont réduits à créer des 'effets', genre pochoir et gomettes.
Aujourd'hui en France règne l'art de l'Idée. Tout le monde peut se proclamer artiste puisque la technique n'est plus importante. Par conséquent toutes les idées se valent et il n'y a plus de hiérarchie, plus le Paragone. D'ailleurs on ne dit plus c'est beau (beauté de la réalité objective comme vous le dites parfaitement), mais c'est intéressant. Dans le terme intéressant il y a intérêt, et je me demande bien ou réside l'intérêt à contempler des oeuvres de Jeff Koons si ce n'est pour dvp sa culture générale et jouer à Trivial pursuit...

Je vous joins le site de référence de l'art realiste : http://www.artrenewal.org/
Excusez cet écrit désorganisé, mais la passion l'emporte sur la raison.

From: philippartmj@yahoo.fr

Sent: Friday, July 10, 2010 5:36 PM
Subject: Contribution art contemporain

L'une des difficultés actuelles des Arts Plastiques, depuis 1980, réside probablement dans une absence d'autocensure, avec une multiplication des lieux d'exposition et une valorisation excessive de toutes les productions. Plus aucun critère de qualité ou de sélection n'est accepté. Demande-t-on à un musicien, qui pratique son instrument depuis trois ou cinq ans, de donner un concert ? Cette absence d'exigence dans les Arts Plastiques laisse le champ libre à nombre d'artistes et de fonctionnaires de l'art contemporain : Tout est possible, plus personne n'a le droit de juger, d'établir des hiérarchies. Les seuls critères deviennent "vendable ou pas?" ou pire "subventionnable ou pas ?". cf/ fasc.1

... Après avoir contacté plusieurs galeries parisiennes sans grand succès, je me suis tourné vers les institutions publiques.
Philippe Hardy, alors directeur du FRAC bourgogne, me fixa un rendez-vous dans son bureau à Dijon. Je me déplace donc de Nevers avec six tableaux. Après les avoir regardés attentivement et écouté mes explications monsieur Hardy me déclara dubitatif :
"Je comprends très bien votre démarche, mais comment pouvez-vous prétendre à tant de messages ? Tant de signes et de complexité dans chaque pièce ! Les artistes contemporains épurent les lignes, les couleurs, simplifient pour ne garder que le trait essentiel et ils laissent parler les autres pour eux..."
Pour mon interlocuteur j'en avais trop fait. Aimable et imperméable, il reprit les anciennes théories sur l'art contemporain. Aucune évolution ne parviendrait de lui, confirmant que la recherche individuelle ne peut pas dépendre de ces "bureaucrates-spécialistes", habitués à ce que les jeunes artistes leur présentent des "pièces" conçues selon les normes en vigueur.

Quelques années plus tard, en 2000, j'envoie un dossier présentant mon travail des dix dernières années à Danièle Yvergniaux, nouvelle directrice du Centre d'art contemporain de Pougues-les-Eaux. Après un courrier de rappel, adressé sous couvert du Conseil Général de la Nièvre, financeur du Centre, la réaction de la responsable du Centre fut rapide et laconique : " Vos démarches artistiques sont très classiques et la relation aux spectateurs peu innovante..."
Une telle affirmation péremptoire peut surprendre. Cette fonctionnaire, qui n'a jamais accepté de me rencontrer ni de regarder mes peintures, ne gère pourtant pas une institution privée et sa fonction de responsable d'un lieu culturel public implique un devoir de curiosité, d'information. Visiter les créateurs locaux est dans son rôle, sans pour autant, bien entendu, s'engager à les exposer. Un sectarisme borné qui n'honore pas sa profession.
J'ai contacté, maintes fois, des fonctionnaires des arts plastiques. Leur vision étriquée et leur absence d'initiatives sont remarquables. Sans doute n'ai-je pas fait connaissance des meilleurs... mais contrairement à eux, je n'ai pas acquis pour autant la certitude d'être dans le vrai et mes doutes demeurent permanents ; le pire serait de croire avoir réussi et de ne plus chercher.

Mes démarches auprès de la presse spécialisée n'ont pas été plus fructueuses.
Première tentative en 1992, lors de ma période géométrique. Alain Cueff, rédacteur en chef à l'époque de Beaux-Arts magazine, me retourna rapidement mon dossier avec ces quelques phrases : " Le rôle de Beaux-Arts n'étant pas celui de découvreur, mais celui d'informer, nous ne pouvons nous permettre d'émettre une opinion sur votre oeuvre". Quelle réponse navrante et décourageante ! Une situation très claire : une revue d'art ne peut pas donner d'avis personnel, elle rend compte que de l'actualité des musées et galeries...
Quant à "Art Actuel", une revue dont je suis abonné depuis sa création, la réponse de Jean-Pierre Frimbois son rédacteur en chef sur une demande de reportage pour mon exposition Multilieux à Nevers, en janvier 2007, fut la suivante : "Je le voudrait bien, monsieur, mais nous n'avons déjà pas la place d'inclure tous les articles concernant les expositions qui insèrent un encart publicitaire..." Il rajouta, désolé pour moi, que je ne bénéficiais d'aucun soutien professionnel et que de toutes façons, à Nevers, il ne se passe rien en Art !"

From: Michele Broune

Sent: Saturday, March 27, 2010 6:12 PM
Subject: Villa Médicis

Ajouté le site à mes favoris. Belle analyse... du peintre "fonctionnaire".
La Villa Vérat finalement vaut bien la Médicis : reste le problème (?) de la notoriété. Où est la solution ? Je viens de regarder sur la chaîne parlementaire un reportage sur les arts numériques qui implique copie, plagiat, transformation : l'éphémère et le périssable. Mais au bout du compte, créer, encore créer : c'est le propre du vivant et de la nature... Peut-être le primordial est-il de faire : là pourrait être l'enrichissement ?
Vaste débat. En tout cas, beau travail de synthèse très "enseignante".
L'enquête sur le Nu. Très captivant. J'apprécie la "parité", et les hommes nus ! Un corps : une belle source d'inspiration, surtout quand on entre dans la zone de "perdition". La jeunesse est le plus bel artisan d'art.


Sent: Friday, July 30, 2010 5:36 PM
Subject:Contribution art contemporain

Réalisé par Valentin Fiumefreddo - Absurde et incompréhensible, l'art contemporain ? Pas si simple. Dans un essai densément argumenté, l'Art caché (Eyrolles, 2008) cette artiste professionnelle , peintre, graveur et de surcroît diplômée de Sciences-Po, essaie d'aller plus loin que le rejet que suscite chez de nombreux spectateurs telle toile unicolore ou tel objet insolite suspendu aux faux plafonds du centre Pompidou. L'art contemporain est un produit délibéré de la société moderne, répondant à certains besoins et à certaines necessités qui ne doivent rien au hasard... Surexposé, l'art contemporain dissimule un autre art, que d'aucun appelleraient le "vrai", et qu'Aude de Kerros appelle l'Art caché.
Aude de Kerros, "L'art Caché", Eyrolles, Paris 2008.


Avec le nouveau directeur de l’ENSBA-Paris ! Par Nicole Esterolle - Le 1er octobre 2019

Ils sont une petite quinzaine d’interchangeables polyvalents, hauts - préposés permanents à l’art contemporain auprès du Ministère de la Culture. Ils évoluent dans une joyeuse farandole du genre « chaises musicales » pour se partager à tour de rôle les directions des grandes institutions spécialisées. On y trouve les Blistène , Lavigne, Pacquement, Bon, Bourriaud, Grenier, Sans, Girard, De Loisy etc. parmi les hauts-fonctionnaires de ce premier cercle fermé sur lui-même, presque tous intronisés par leur passage au Palais de Tokyo, qui est la Mecque de l’art officiel. Un deuxième cercle plus périphérique de quelques centaines de préposés de moindre ampleur s’éparpille dans les FRAC et institutions de province. (Signalons le cas de Nicolas Bourriaud, qui, après avoir été viré lui aussi la direction du même et décidément maudit ENSBA-Paris, se retrouve à rayonner l’art contemporain au sein du MOCO municipal à Montpellier).

Parmi ceux-ci il y a donc Jean Carrelet de Loisy d’Arcelot ( Jean de Loisy pour les proches) , qui est passé par le FRAC des Pays de Loire, puis le Carré d’Art de Nimes, puis la Fondation Cartier, puis le musée d’art moderne de Lille, enfin le Palais de Tokyo avant d’être nommé Directeur de la « prestigieuse » Ecole des Beaux-Arts de Paris.
C’est au titre de Directeur de l’ENSBA-Paris, que Le Monde vient de faire un entretien avec lui, on y apprend :
- que Mr de Loisy a demandé qu’un psychologue et une assistance sociale soient à la disposition des élèves pour les soigner du traumatisme dù au « harcèlement moral et sexuel » qu’ils ont subi du précédent directeur Mr Bustamente, viré pour cela par Mme Nyssen.
- Que pour être un artiste passionnant, il faut avoir des expériences passionnantes.
- que les élèves travailleront « autour de la question du corps avec des yogis, des acrobates et des danseurs de Butô » et autour du Gamelan, cet instrument de musique indonésian, qui se joue à douze et véhicule des mythes.
- qu’ils pourront partir avec des archéologues en Guyane ou méditer dans un temple Shaolin en Chine.
- que tout cela permettra au élèves, « de construire une œuvre en réaction au monde de façon non seulement émotionnelle , mais pensée »
- qu’il y aura une chaire « Queer gender studies » théorie du genre parce que cela les passionne.
- que ces étudiants « seront parmi les plus désirables, disruptifs, inhabituels, dont la société peut rêver »
…...
On n’y apprend rien, en revanche, pour ce qui serait de l’enseignement de la peinture, du dessin, de la gravure, de la création numérique… à quoi bon se préoccuper de ça, puisque l’école, nous dit Jean de Loisy, possède déjà une collection de 450 000 œuvres, dont 25000 dessins de maîtres ». Enfin bref ! Nous voici , avec ce nouveau directeur, bien au-delà du harcèlement moral ou sexuel du précedent, dans des zones encore inexplorées de l’altération cérbrale, de la démence exaltée, de la bouffée délirante avérée sur fond de néant…

Jean Pierre Pellus <jean-pierre.pellus@wanadoo.fr>

Mer 02/10/2019 10:11

Ahurissant, mais pas étonnant,
Je suis repassé en 1977 dans notre école des beaux-arts de Reims, peu de temps avant la fin de l’année scolaire, et j’ai pu apprécier quelques œuvres en préparation dans le hall d’accueil.
Entre bricolages élaborés, mise en scène de graffitis sur des supports quelconques, et surtout beaucoup d’explications pour justifier ces inepties, m’ont déjà interpellés et inquiétés à l’époque.
La disparition de l’enseignement de l’histoire de l’art était déjà programmée et les cours transformés en surveillance d’élèves livrés à eux-mêmes. C’était en 1977 !!!
Marcel Duchamp a plus ou moins été à l’origine de cette dérive artistique, mais je ne l’ai jamais considéré comme un modèle à suivre, mais plutôt comme un avertissement et, peu être, une nouvelle source d’inspiration et de réflexion ? Cela n’engage que moi.



Atelier Jules Cavelier, école des Beaux-Arts, Paris fin de siècle

Janvier 2024 - Le Ministère de la Culture, sa mission

Le ministère de la Culture a pour mission de rendre accessibles au plus grand nombre les oeuvres capitales de l'Humanité et d'abord de la France.
À ce titre, il conduit la politique de sauvegarde, de protection et de mise en valeur du patrimoine culturel dans toutes ses composantes, il favorise la création des oeuvres de l'art et de l'esprit et le développement des pratiques et des enseignements artistiques.
Il contribue, conjointement avec les autres ministres intéressés, au développement de l'éducation artistique et culturelle des enfants et des jeunes adultes tout au long de leurs cycles de formation.
Il encourage les initiatives culturelles locales, développe les liens entre les politiques culturelles de l'État et celles des collectivités territoriales et participe à ce titre à la définition et à la mise en oeuvre de la politique du Gouvernement dans le domaine de la décentralisation.
Il veille au développement des industries culturelles. Il contribue au développement des nouvelles technologies de diffusion de la création et du patrimoine culturels. Il veille au développement et à la valorisation des contenus et services culturels numériques.
Il définit, coordonne et évalue la politique du Gouvernement relative aux arts du spectacle vivant et aux arts plastiques.
Il met en oeuvre, conjointement avec les autres ministres intéressés, les actions de l'État destinées à assurer le rayonnement dans le monde de la culture et de la création artistique françaises et de la francophonie.
Il contribue à l'action culturelle extérieure de la France et aux actions relatives aux implantations culturelles françaises à l'étranger.
Pour l'exercice de ses attributions, la ministre de la Culture a autorité sur le secrétariat général, la direction générale des patrimoines et de l'architecture, la direction générale de la création artistique, la direction générale des médias et des industries culturelles, la délégation générale à la transmission, aux territoires et à la démocratie culturelle, la délégation générale à la langue française et aux langues de France, l'inspection générale des affaires culturelles, le haut fonctionnaire de défense et de sécurité et le bureau du cabinet.
Il exerce la tutelle sur le Centre national du cinéma et de l'image animée. Il a également autorité sur l'inspection de la création, des enseignements artistiques et de l'action culturelle.
Le ministre de la Culture assure, conformément à leurs dispositions statutaires, la tutelle des établissements publics relevant de ses attributions.

Le Ministère en chiffres
• 18 DRAC & DAC (directions régionales des affaires culturelles) et 3 services en Nouvelle-Calédonie, Polynésie française et Saint-Pierre et Miquelon.
• 79 EP (établissements publics) : 59 établissements publics administratifs (EPA), dont 20 écoles d’architecture et 5 écoles d’art en région, 19 établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC), 1 établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPSCP).
• 20 SCN (Services à compétence nationale) : musées nationaux et autres services.

11.000 étudiants ont été formés dans les 44 écoles nationales supérieures d'arts plastiques et d'arts appliqués sous tutelle du ministère de la Culture en 2017-2018.
6 millions d'euros ont été distribué en 2021 par le Centre national des Arts plastiques pour soutenir la création artistique.

Le Déficit en chiffres
Le déficit public français sera au-dessus des 5% du Produit intérieur brut en 2023, c'est-à-dire qu'il atteindra 154 milliards d'euros .
Il atteindra 5,6% du PIB, chiffre corroboré lors d'une visite jeudi à Bercy du rapporteur général de la commission des Finances du Sénat Jean-François Husson, qui a fustigé la "gestion budgétaire calamiteuse" du gouvernement, "incapable de suivre la trajectoire budgétaire qu'il a lui-même fait adopter".
Dix milliards d'euros de coupes ont été actées mi-février sur le budget de l'Etat 2024. Mais il faudra compléter l'ajustement dans toutes les actions possibles de la dépense publique.
Il faudra trouver 20 milliards d'euros d'économies dans le budget 2025, sur de nouveaux thèmes concernant par exemple les aides au cinéma ou à l'art contemporain...



L'Allégorie de l'art ou le combat des influences

L'influençable anthropoïde, sous le regard et avec l'accord tacite du petit ministre interchangeable, essaie en vain de tordre le cou à l'art académique.
L'art contemporain qui repose sur l'immatériel concept et l'éphémère au détriment de la peinture, pense gagner le combat grâce au soutien des institutions... La peinture académique, son exact contraire, connut effectivement une mise à l'écart d'au moins un siècle, les œuvre ont été décrochées des cimaises des musées, mais comme là il restait une trace tangible, de surcroît populaire, alors elles ont été raccrochées.
Qu'en sera t-il pour l'art contemporain ? On peut raisonnablement penser, à plus ou moins long terme, qu'il n'en restera rien ou presque.


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